Le Parlement européen a récemment décidé d’envoyer au Sahara une délégation composée de six eurodéputés, pour vérifier sur place comment est réparti l’argent de la contrepartie financière que l’Europe verse au Maroc en vertu de l’accord de pêche, et aussi pour observer le degré de respect des droits de l’homme, comme stipulé dans les accords signés entre le Maroc et l’Union européenne.
Cette visite viole en quelque sorte la souveraineté du Maroc dans la mesure où elle examine la région du Sahara, à l’exclusion des autres régions, d’autant plus qu’elle est programmée au moment où le Conseil de sécurité des Nations Unies s’apprête à traiter du conflit du Sahara, marqué de plus en plus par le volet du respect des droits de l’Homme.
La délégation parlementaire se compose de six parlementaires, dont certains sont partisans du Polisario et constituent un lobby puissant, en particulier l’espagnol Willy Meyer du parti de la Gauche unifiée (Izquierda Unida). Les médias officiels Marocains n’ont pas évoqué cette visite. De même, le ministère des Affaires étrangères n’a ni confirmé ni infirmé l’information.
Du 9 au 12 avril prochain, la délégation va rencontrer les autorités marocaines au Sahara en vue d’obtenir les données détaillées sur la gestion de la partie destinée au Sahara des fonds alloués au Maroc en vertu de l’accord de pêche, lequel accord prévoit une mission d’inspection afin de déterminer le sort de ces fonds.
Dans le même temps, la délégation de l’UE observera la situation des droits de l’homme. Pour cela, elle s’entretiendra avec les autorités locales puis avec les Sahraouis des deux bords, ceux en faveur de la thèse marocaine et ceux en faveur du référendum d’autodétermination.
On ignore pour le moment les raisons qui ont poussé l’État marocain, à tous les niveaux de décision, à accepter cet accord de pêche malgré ses conditions qui touchent à la souveraineté marocaine, pour une ” une poignée d’euros “.