Même si le Maroc n’est plus membre de l’Union africaine, l’Union a abordé la question du Sahara marocain au sommet tenu en Guinée équatoriale, jeudi et vendredi derniers. Le sommet a décidé de nommer un envoyé spécial de l’Union dans le conflit du Sahara, en la personne de Joaquin Chissano, ancien Président du Mozambique. Cette évolution confirme l’implication de l’Union africaine, sous la présidence de la Mauritanie, dans ce conflit, malgré les réticences de Rabat.
Et effet, la capitale Guinée équatoriale, Malabo, a abrité le 23ème sommet de l’Union africaine, qui a vu la participation d’un certain nombre de chefs d’Etat africains, dont le président tunisien Moncef Marzouki et égyptien Abdel Fattah al-Sisi. Le sommet a discuté de divers sujets liés à la paix sur le continent, tels que la formation d’une force d’intervention rapide pour résoudre les conflits, le thème de la torture, et les moyens d’accorder au continent une présence significative sur la scène internationale.
En relation avec cette présence internationale, le sommet a abordé la question du Sahara, et a pris la surprenante décision de nommer un envoyé spécial de l’Union africaine dans le conflit du Sahara. Il a choisi pour cela l’ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano, un partisan historique du Polisario.
La décision de l’Union africaine confirme l’intérêt que cette organisation accorde à l’avenir du conflit du Sahara et le rôle qu’elle veut jouer dans la mesure que c’est un conflit africain. L’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, Christopher Ross, avait déjà œuvré pour impliquer l’Union africaine dans la recherche d’une solution au conflit.
Par contre, le Maroc émet des réserves sur cet engagement en mettant en cause la neutralité de l’Union africaine car cette dernière reconnait la «République arabe sahraouie démocratique ». Ce point figure parmi les causes de désaccord avec Christopher Ross.
Le sommet de l’Union africaine a pourtant eu lieu dans un pays ami du Maroc, la Guinée Equatoriale, ce qui confirme la faiblesse de la politique africaine du Maroc. Aucun pays parmi les alliés traditionnels du Maroc ne s’est opposé à la décision, même si ce nouvel envoyé penche pour la thèse du Polisario.
Cette évolution négative pour le Maroc se produit alors que l’Union africaine est présidée par le voisin du sud, la Mauritanie. Le site Alifpost avait publié le 11 février une analyse dans laquelle il expliquait que la présidence Mauritanienne de l’Union africaine, avec l’appui de l’Algérie, serait favorable au Polisario et coïncide avec le désir de l’Union africaine de jouer un rôle dans le conflit du Sahara. Ainsi la relation entre Nouakchott et Rabat.connaitra probablement un surplus de tension.