Comment PSA sous-traite une partie de sa R&D au Maroc

Une Usine de Peugeot-Citroen

Une délocalisation de PSA Peugeot Citroën ? C’est en tout cas ce qu’assure Reuters mercredi 5 novembre. Selon l’agence de presse, le spécialiste de l’ingénierie « Altran va créer un centre de recherche et développement au Maroc pour le compte de PSA dans le cadre de la stratégie d’économies du constructeur automobile. Le site, fraîchement inauguré à Casablanca, emploiera d’ici deux ans environ 1 500 personnes ».

Le spécialiste français du conseil en ingénierie avancée, déjà prestataire de services pour PSA, a remporté en février l’appel d’offres lancé par le groupe, qui ne disposait pas jusqu’ici d’implantation technique low cost en périphérie de l’Europe. PSA et Altran confirment l’existence d’un contrat de prestation d’ingénierie qui sera réalisé au Maroc.

« Cependant, nous n’ouvrons pas un centre de recherche et développement pour PSA au Maroc, nuance-t-on chez Altran. Nous disposons depuis 2012 d’un centre que nous avions ouvert pour accompagner un client dans le ferroviaire. Aujourd’hui, nous disposons de 250 ingénieurs sur place pour servir plusieurs clients, dont PSA, et nous souhaitons atteindre dans les cinq ans, un effectif de 500 personnes pour accompagner, plusieurs clients en Europe ou au Maroc. Mais l’objectif de 1500 personnes sous deux ans n’a jamais été évoqué. »

Afin de contenir ses coûts, PSA a décidé de sous-traiter « des prestations à faible valeur ajoutée » dans des pays à bas coût. Le site de Casablanca doit ainsi réaliser des prestations de conception assistée par ordinateur, de calcul scientifique, de documentation technique et de conduite de projets sur des éléments de futurs véhicules du constructeur, assure Reuters.

UN INVESTISSEMENT AU MAROC N’EST PAS À L’ORDRE DU JOUR

De fait, pour Anne Valleron, secrétaire générale du syndicat CFE-CGC de PSA et par ailleurs membre du conseil de surveillance de PSA, « confier cette prestation à des ingénieurs d’Altran est une non nouvelle pour nous ». En mai, le projet avait été présenté en comité central d’entreprise, assure la syndicaliste. « Cela doit se faire dans la limite que nous avions posée dans le contrat social signé en 2013 : 75 % des activités de recherche et développement doivent être conservées en France et la sous-traitance doit être limitée à 20 % de notre activité d’ici à 2016. Nous entendons bien que PSA respecte cet engagement. » En 2013, PSA employait 14 500 chercheurs et ingénieurs en France.

En recourant à ce prestataire installé dans un pays à bas coût, PSA préparerait en fait son retour industriel au Maroc, affirme Reuters. Comme Renault, qui produit dans son usine de Tanger et dans l’usine Somaca à Casablanca, PSA réfléchirait à ouvrir une usine sur le sol du royaume chérifien, assure Reuters.

« Un investissement au Maroc n’est pas à l’ordre du jour, dément-on chez PSA. Tant que nos usines européennes ne sont pas saturées, nous n’avons pas besoin d’ouvrir un autre site en périphérie de l’Europe ». Même si ce site serait à très bas coût, relève-t-on chez le constructeur français.

« Si nous voulions ouvrir une usine au Maroc, cela voudrait dire que nous avons tout d’un coup trouvé plusieurs milliards d’euros… », relève pour sa part Anne Valleron. Pourtant, depuis plusieurs mois, revient régulièrement la rumeur d’une usine au Maroc pour PSA. « Pour préparer les contrats de sous-traitance notamment dans l’ingénierie, des experts de PSA ont été envoyés en mission au Maroc. Cela a pu être surinterprété », croit savoir un cadre.

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