Benkirane, le premier chef de gouvernement marocain avec un passeport sans visa diplomatique

Benkiran voyage à l'étranger mais seulement pour assister à des conférences et des congrès comme Davos et non á des actes diplomatiques

Le Maroc n’a jamais eu un premier ministre aussi absent des dossiers des Affaires étrangères. C’est d’autant plus paradoxal que la nouvelle Constitution de 2011 donne des prérogatives assez larges au chef de Gouvernement, y compris dans le domaine de la diplomatie, mais Abdelilah Benkirane préfère se dessaisir de ses pouvoirs en la matière au profit du Palais royal.

S’il est vrai que les relations extérieures ont toujours été considérées comme un domaine de souveraineté géré principalement par le palais, en particulier sous le règne du roi Hassan II qui était passionné par la diplomatie extraordinaire, il n’en reste pas moins que ce dernier laisser à ses Chefs de Gouvernement (Premiers ministres selon l’ancienne Constitution) un minimum de marge de manœuvre. Le roi Mohammed VI a maintenu la même tradition avec ses chefs de gouvernements successifs, en particulier Abderrahmane Youssoufi et Abbès El Fassi.

La nouvelle Constitution donne au Chef de Gouvernement des pouvoirs assez larges dans divers domaines, y compris celui des relations internationales, mais un inventaire rapide de l’activité diplomatique d’Abdelillah Benkirane révèle une quasi-absence dans les relations extérieures en comparaison avec ses prédécesseurs.

À l’exception d’une visite non officielle en Espagne et d’un sommet Maroco-Espagnol, jamais Benkirane n’a été reçu officiellement dans un pays occidental, même en France, dans le cadre d’un sommet bilatéral. Il n’a pas non plus reçu d’invitation dans ce sens.

Dans le même temps, le Chef de Gouvernement n’a pas rendu de service notable à son pays en matière de diplomatie, en particulier dans les dossiers vitaux comme le conflit du Sahara, où il brille par son absence même au niveau des déclarations. Il n’a pas non plus participé à l’élaboration de solution au différend entre Rabat et l’Union européenne dans le domaine agricole.

Le socialiste Abderrahmane Youssoufi a réussi à profiter de l’appartenance de son parti à l’Internationale Socialiste pour défendre le dossier du Sahara auprès de certains pays d’Amérique latine. De même, Abbès El Fassi a mis à contribution les relations de son parti, l’Istiqlal, avec des partis de droite pour défendre la même cause. Par contre, le PJD, parti de Benkirane, ne fait partie d’aucune alliance internationale qui pourrait, par solidarité, rendre des services diplomatiques au Maroc.

Ainsi, la diplomatie fait partie des domaines qui auront connu un recul avec le nouveau Chef de Gouvernement, malgré les pouvoirs qui lui sont conférés par la nouvelle Constitution. Monsieur Benkirane ne possède-t-il pas de visa diplomatique sur son passeport ?

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