Le champion du monde du kick boxing, Zakaria Moumni, a adressé une lettre ouverte au roi du Maroc Mohammed VI pour lui signifier dit que sa plainte devant la justice française contre Mounir Majidi, le secrétaire particulier du roi, dans laquelle Moumni accuse Majidi d’avoir provoqué sa torture, a été déposée le 21 février, et non pas en juin dernier, comme le prétend le magazine Jeune Afrique. Certains médias marocains avaient laissé entendre que le recours à la justice française est une ingérence dans les affaires intérieures du Maroc alors que Mounir Majidi s’est adressé à la même justice française pour se plaindre du journaliste Ahmed Reda Benchemsi.
Il y a quelques jours, le magazine Jeune Afrique a publié un article qui mentionne une implication du prince Hicham dans la plainte déposée à Paris par Zakaria Moumni au tribunal chargé des crimes contre l’humanité et crimes de guerre, contre Mounir Majidi. Cette affirmation de Jeune Afrique soulève beaucoup de questions dans la mesure où la plainte a été déposée le 21 février dernier, alors qu’il ne connaissait pas le prince. En effet, la relation de Moumni avec Majidi remonte à l’année 2006, et cette affaire a connu des soubresauts au cours de l’année 2010, qui ont conduit à son arrestation.
Un média numérique proche de Majidi tente de convaincre ses lecteurs que le recours à la justice française relève du complot, ce qui contredit la décision de Majidi, qui s’est adressé lui-même à un tribunal en France en 2012 pour se plaindre de l’ancien directeur de la revue Tel Quel, Ahmed Reda Benchemsi.
Selon cette logique singulière, si un citoyen marocain ou étranger d’origine marocaine s’adresse à la justice d’un pays étranger, nous sommes en présence d’un complot, mais lorsque le secrétaire particulier du roi s’adresse à une justice étrangère, en l’occurrence française, ce n’est plus un complot car il aspire à ce que justice lui soit rendue ! Le site Le360 écrit à ce propos : « Pour rappel, Mounir El Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI, a saisi le tribunal de Paris, suite à la publication par Benchemsi d’un article intitulé “La grande corruption règne en maître auMaroc”. S’estimant diffamé, Mounir El Majidi s’est probablement dirigé vers la justice française en vue d’obtenir un verdict dont l’impartialitépourrait très difficilement être remise en question. »
Une question s’impose : Est-ce que Mounir Majidi se soumettra à la justice française s’il est convoqué sur fond d’accusation d’avoir provoqué la torture de Zakaria Moumni, comme le prétend ce dernier, ou bien va-t-il se dérober ?
Par ailleurs, dans leur livre “Le roi prédateur” paru en mars 2012 en France, Éric Laurent et Catherine Graciet ne ménagent pas Mounir Majidi. Il y est accusé de faits graves dont l’abus de pouvoir, la manipulation des cours de bourse, et le vol, comme en témoigne ce paragraphe : “Sur le contrat de cession du stade, la mention « vente » a été rayée et remplacée par « Tafwit passation », ce qui signifie « transfert sans contrepartie financière ». Ce véritable « vol » d’un terrain public, qui vaut une fortune, est en réalité le fruit d’une stratégie échafaudée par Majidi ” . Pourquoi Majidi n’a pas décidé de s’adresser à la justice Française pour laver son honneur ? Son silence ne donne-t-il pas du crédit au contenu du livre ?