Au Maroc, un célèbre rappeur a, une fois de plus, été condamné à une peine de prison ferme, mardi 1er juillet 2014, par un tribunal de la banlieue de Casablanca. Ses avocats s’étaient retirés du procès en dénonçant les conditions iniques dans lesquelles il s’est déroulé. C’est la troisième fois que ce jeune chanteur, icône du Mouvement du 20 février, est poursuivi par la justice marocaine.
Quatre mois de prison ferme pour « ébriété sur la voie publique » et « violence sur agents » : le tribunal d’Aïn Sbaa, une localité du nord de Casablanca, a prononcé un verdict sévère contre le chanteur Mouad Belghouat, dit « El Haqed », c’est-à-dire « l’enragé » en arabe marocain, au terme d’un procès dénoncé comme « injuste » par ses avocats.
Ce n’est pas la première fois que ce trublion du rap connaît des déboires avec une justice sourcilleuse sur les tabous de la société du royaume. L’année dernière, il avait purgé une peine d’un an de prison pour avoir affublé, dans le clip d’une de ses chansons, un policier d’une tête d’âne.
Acharnement des autorités pour ses soutiens
Cette fois, El Haqed était poursuivi pour avoir prétendument tenté de vendre des tickets d’un match de football au marché noir. Une charge que le tribunal n’a pourtant pas retenue. Le club des supporteurs du Raja Casablanca avait soutenu le garçon de 26 ans, que beaucoup de jeunes marocains considèrent comme la cible favorite d’un système décidé à en finir avec la contestation du Mouvement du 20 février dont il est l’une des figures.
Preuve de cet acharnement, selon les soutiens de l’artiste : les autorités de Casablanca avaient interdit la tenue d’une conférence de presse pour le lancement de son dernier album.