L’opinion publique américaine et le monde entier observent avec beaucoup d’intérêt l’ouverture d’une procédure de destitution contre le président Donald Trump sur la base d’un soupçon d’abus de pouvoir et de violation de la Constitution lorsqu’il a demandé à son homologue ukrainien Valdimir Zelinsky d’approfondir l’enquête sur l’implication présumée de Hunter Biden, fils du candidat démocrate à la présidence Joe Biden, à propos de pratiques illégales dans ce pays européen. Tout indique que la destitution de Trump aura des difficultés pour aboutir.
La plupart des États, en particulier ceux ayant une système démocratique , ont des procédures constitutionnelles et juridiques pour la destitution du président ou du chef du gouvernement. Ces dernières années, le monde a suivi la façon dont les pays d’Amérique latine ont destitué des présidents accusés d’abus de pouvoir ou de dissimulation de la corruption.
Les exemples les plus frappants sont la destitution de la présidente du Brésil Dilma Rousseff en 2016, la destitution du président paraguayen Fernand Lugo en 2012 pour abus de pouvoir, et la destitution par le sénat Equatorien du président Abdalá Jaime Bucaram en 1997 et Lucio Guterres en 2005.
Compte tenu du poids international des États-Unis et de la figure controversée de son président actuel, le monde entier suit de près les efforts actuels du Parti démocrate américain pour destituer le président Trump en l’accusant d’abus de pouvoir par le biais de ce qui est prévu par la Constitution américaine, en particulier le paragraphe 4 de l’article II de cette constitution.
Le Président, le Vice-Président et tous les responsables civils officiels des États-Unis peuvent être destitués de leurs fonctions s’ils sont accusés de trahison, de corruption ou d’autres crimes ou délits graves, et ont été reconnus coupables de telles accusations.
Dans la pratique, le président Trump a commis une série d’erreurs en raison de sa personnalité impulsive, y compris ses relations étroites avec la Russie avant et après son élection. Le rapport de Mueller sur l’implication éventuelle de Moscou dans les élections présidentielles de 2016 n’a pas réussi à prouver une accusation contre Trump et par conséquent n’a pas été suivi d’une procédure de destitution.
Maintenant, le président fait face à une nouvelle accusation, cette fois c’est le Parti démocrate qui a enclenché la procédure de destitution. L’accusation repose sur le contenu de sa communication téléphonique avec son homologue ukrainien Zelinsky, où il lui a demandé d’approfondir l’enquête judiciaire sur le fils du candidat Biden. L’accusation principale signale que Trump avait menacé de bloquer les 400 millions de dollars d’aide militaire américaine à l’Ukraine jusqu’à ce que la justice ukrainienne fasse son enquête sur les activités commerciales de Hunter Biden”, qui est un acte de chantage en vertu de la loi américaine et une atteinte à l’image et au prestige de l’État américain à l’étranger.
Selon la loi américaine, un ou plusieurs agents du renseignement associés au Conseil de sécurité nationale est chargés de transcrire le contenu de l’appel téléphonique , connu en lettres latines “TELCON”, et dans le rapport officiel cet agent est appelé Note-taker.
La présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, a annoncé le 25 septembre qu’une investigation officielle avait été ouverte pour destituer le président Trump, soupçonné d’avoir violé la Constitution dans une affaire impliquant son adversaire démocrate, Joe Biden. C’est la Chambre des représentants qui porte l’accusation comme première étape, tandis que le Sénat juge le président dans un vote qui doit obtenir les deux tiers des voix pour le destituer.
Avec cet événement, le monde se souvient de trois cas similaires dans l’histoire des États-Unis: la tentative de 1868 pour destituer le président Andrew Johnson sur des accusations de conduite odieuse et de violation de la loi quand il a défié la Chambre des représentants en congédiant des hauts responsables, y compris le secrétaire à la Guerre Edwin Stanton, et qui a été acquitté par le Sénat par la majorité d’une voix. Il est le pire président de l’Histoire des États-Unis.
Le monde se souvient de la tentative de destitution de 1998 contre le président démocrate Bill Clinton, accusé d’entrave à la justice dans le dossier moral de sa relation avec la stagiaire Monica Lewinsky, alors que le cas du président républicain Richard Nixon reste exceptionnel, car il a été le premier président à être effectivement destitué suite au scandale du Watergate (le scandale d’espionnage du siège du parti démocrate révélé par le Washington Post) et toutes les données indiquaient qu’il allait être destitué et même poursuivi plus tard, mais il a agi plus vite que la procédure en démissionnant lui-même de la présidence le 9 août 1974.
La quatrième tentative est l’actuelle contre le président Donald Trump après le début de la procédure en attendant un vote à la Chambre des représentants. Si le projet de loi est adopté, il sera renvoyé au Sénat, qui a le pouvoir de destituer le président.
Trump n’a pas essayé de négocier avec le Parti démocrate ni d’expliquer tranquillement sa position à l’opinion publique américaine, mais préfère plutôt la confrontation féroce avec le Parti démocrate en confirmant les accusations contre le fils de Joe Biden, ce dernier ayant servi en tant que vice-président avec Barack Obama et sue lequel parie le parti pour réinvestir la Maison Blanche lors de l’élection de l’année prochaine.
Trump a demandé à l’Ukraine et à la Chine d’ enquêter sur Hunter Biden à propose de la possibilité de son implication dans des actes de corruption, en profitant de la position de son père, ancien vice-président. Dans le même temps, Trump a mis en garde contre une guerre civile s’il était limogé parce que ses électeurs n’accepteraient pas le processus.
Dans la pratique, il n’est pas possible d’attendre que le processus de destitution du président Trump aboutisse à une vraie destitution , ce processus restera une simple tentative pour deux raisons principales:
la première est que même si certains républicains n’approuvent pas la façon de gouverner de ce président, leur parti continue de le soutenir et n’acceptera pas que le parti démocrate en fasse le premier président à être destitué selon la constitution, les républicains n’ont pas oublié que les démocrates avaient poussé le républicain Nixon à la démission en 1974 et ils sont conscients que le retour des démocrates à la présidence fera que le Parti démocrate dominera la vie politique de la nation pendant au moins les 10 prochaines années.
En ce qui concerne la deuxième raison, l’état profond des États-Unis craint vraiment que la situation ne se transforme en confrontations dans certaines parties des États-Unis. Il ne s’agira pas d’ une guerre civile comme le président Trump prétend, mais d’ émeutes et peut-être des attaques graves par des radicaux qui pourraient cibler le Parti démocrate, puisque Trump bénéficie d’une sympathie parmi les extrémistes nationalistes qui croient qu’en prenant les armes ils vont défendre leurs droits.
Par conséquent, toutes les données indiquent que Trump va survivre à sa destitution et ne sera pas le premier président à être limogé dans l’histoire américaine.