Le Maroc a brillé par son absence dans la constitution des alliances internationales en vue de combattre État islamique “Daesh”, alors que par le passé il assistait à toutes les réunions internationales de ce genre. Des sources européennes confirment que le rôle du Maroc consiste à maitriser ses jeunes citoyens et les empêcher de partir en Syrie et en Irak pour rejoindre les mouvements terroristes.
Le Maroc n’a pas été invité aux récents sommets de Djeddah et de Paris, consacrés au terrorisme de Daesh, même si les deux pays hôtes respectifs, la France et l’Arabie saoudite, sont parmi les plus importants alliés du Maroc sur le plan international. Cette absence a donné lieu à de multiples interprétations.
Ainsi, il a été dit que le Maroc occupe une place de moins en moins importance pour les Etats Unis, et que sa relation avec la France vit des tensions. De même, la qualité de l’opération contre Daesh, basée en particulier sur les frappes aériennes, n’est pas compatible avec les modestes capacités militaires du Maroc. Les avions de combat marocains n’ont pas la maitrise des mouvements à partir des porte-avions.
Ces explications peuvent être logiques et acceptables, mais une lutte contre un mouvement terroriste dangereux et présent à l’est de la Méditerranée et partout au Moyen-Orient nécessite la mobilisation de toutes les composantes de la communauté internationale.
Alifpost a pu obtenir des informations de sources européennes de haut niveau, proches de la Commission européenne, selon lesquelles « le Maroc contribue à la lutte contre le terrorisme, et ce qui lui est demandé aujourd’hui, c’est de contenir ses citoyens qui vont en Syrie, en Irak et dans les pays du Sahel pour renforcer des organisations terroristes telles que Daesh » .
Ces sources confirment que « les Européens d’origine marocaine et les migrants marocains sont à la tête des nationalités étrangères, qui partent de la zone de l’Union européenne à destination de la Syrie et l’Irak, ce qui prouve un déficit dans l’encadrement. Le Maroc est un pays qui ne connait ni chaos sécuritaire ni tension politique, et pourtant une proportion de ses citoyens se précipite vers les zones de combat au Moyen-Orient».
Les sources ajoutent que « le Maroc n’a quasiment pas de présence de ses renseignements au Moyen-Orient, contrairement à la zone ouest de la Méditerranée qu’il couvre puisqu’il la considère importante pour sa sécurité nationale. Il doit donc se concentrer sur sa zone ; ce qui veut dire en pratique empêcher ses citoyens de se rendre en Orient pour combattre».
Cette explication est corroborée par la demande que le Chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane aurait adressée au président turc Recep Tayyip Erdogan, visant à imposer un visa aux Marocains, pour empêcher les jeunes extrémistes de rejoindre la Syrie via la Turquie.
Si l’importance du Maroc a reculé pour la sécurité des États-Unis, il n’a pas perdu de son importance dans l’agenda européen en vertu de la forte proportion de Marocains qui sont arrêtés en Europe sur la base d’accusations d’extrémisme et de terrorisme.