La France a présenté des excuses à l’Algérie en décembre et refuse de s’excuser auprès du Maroc

Le président algerien, Bouteflika, le français, Hollande et le roi du Maroc Mohamed VI

La France n’a toujours pas présenté des excuses au Maroc suite aux propos maladroits du diplomate français qui aurait comparé la relation de son pays avec le Maroc à celle qu’on entretient avec une « maitresse».  A titre de comparaison, Paris avait présenté des excuses à l’Algérie en décembre dernier suite à des remarques désobligeantes similaires.

Le président français, François Hollande, avait déclaré le 16 décembre dernier, sur le ton de la plaisanterie,  devant le Conseil des institutions juives de France que « le ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, est revenu d’ Algérie sain et sauf » , avant d’ajouter aussitôt : « C’est déjà beaucoup !». Le ministre  Valls avait accompagné à Alger le Premier ministre français.

La diplomatie algérienne avait alors protesté et exigé des excuses claires et explicites.   Deux jours après, le Président Hollande a téléphoné à son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika et s’est excusé en exprimant ses « sincères regrets » pour cette boutade, ce qui a permis de clore la polémique.

A l’inverse, la France n’a toujours pas présenté d’excuses au Maroc, même conditionnelles, alors que cela fait plus d’une semaine que la presse évoque les propos présumés de l’ambassadeur français auprès des Nations Unies qui aurait comparé le Maroc a  « une maîtresse   avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux, mais qu’on doit défendre ».  Autrement dit, selon l’acteur espagnol Javier Bardim, qui a révélé ces propos, la France détourne les yeux alors que le Maroc est dans une situation de constante violation des droits de l’homme mais la France le soutient dans l’affaire du Sahara.

Lundi dernier, le président François Hollande a téléphoné au roi Mohammed VI pour  souligner la solidité des  relations bilatérales mais il n’a pas présenté d’excuses.

Jusqu’à présent, dans ce dossier où se même les aspects politiques et judiciaires, la diplomatie de Paris a adopté une attitude vague. Dans un premier temps, elle a catégoriquement nié  toute rencontre entre son ambassadeur et l’acteur Javier Bardem, elle a ensuite reconnu que cette rencontre a bien eu lieu.

Les traditions diplomatiques veulent que dans ces situations, et afin d’éviter toute escalade de la crise, des excuses conditionnelles peuvent être formulées, du genre : «Malgré l’incertitude qui entoure la validité de ces déclarations, et dans le cas où elle s’avèrent authentiques,  la France présente des excuses au peuple du Maroc, et tient à l’amitié franco-marocaine ».

La tension entre les deux pays est montée d’un cran suite à la suspension de l’application des accords judiciaires entre le Maroc et la France, décidée jeudi soir de façon unilatérale par le ministère marocain de la justice et des libertés, suite à la convocation du  directeur des renseignements marocains par un juge d’instruction français qui examine des affaires de torture  présumées au Maroc.

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