Initiative diplomatique surprenante: le roi Mohammed VI reçoit le chef du mouvement Azawad qui souhaite faire sécession du Mali

Le Maroc s’engage de plus en plus au Mali, en particulier pour préserver l’intégrité territoriale de ce pays africain. La dernière initiative surprenante dans ce sens est l’audience que le roi Mohammed VI a accordé à M. Bilal Ag Sharif, Secrétaire général du Mouvement national pour la libération de l’Azawad, qui était accompagné par le porte-parole du mouvement, M. Moussa Ag Taher. Ce mouvement avait déclaré la sécession du nord du Mali.
Le communiqué du Palais royal souligne que cette audience fait partie des efforts du roi Mohammed VI pour aider la stabilité du Mali, et rappelle à cet égard que “le Maroc tient à la préservation de l’intégrité territoriale et la stabilité de la République du Mali, sachant qu’il est nécessaire de contribuer à trouver une solution et parvenir à un consensus à même de faire face aux mouvements extrémistes et terroristes qui menacent les pays de l’Union du Maghreb et la région du Sahel et du Sahara, tout en stimulant le développement et en garantissant la dignité du peuple malien frère, dans le cadre de l’harmonie entre toutes ses composantes. Le communiqué cite que le chef du mouvement Azawad a exposé au roi la situation globale dans le nord du Mal.
Cette soudaine démarche diplomatique du roi est singulière, puisque le leader en question représente un mouvement visant à la sécession d’une partie du nord du Mali et d’autres territoires de certains pays voisins, et que ce mouvement a été accusé de coopérer avec Ansar Eddine, une organisation extrémiste.
Ce mouvement de l’Azawad, fondée en Novembre 2010, est composé de membres des tribus touareg et d’autres tribus du grand Sahara. Il incarne un héritage politique plus ancien dans la région, dont l’objectif est de militer pour fonder un jour un Etat dans la zone appelée Azawad, qui comprend la partie nord du Mali, une partie du Niger et même des régions dans l’extrême sud Algérien. Le mouvement a annoncé la naissance de l’Etat d’ Azawad le 6 Avril 2012, ce qui a provoqué un état ​​d’alerte dans toute la région, notamment en Algérie.
Cette annonce de la naissance d’un Etat nouveau avait reçu le soutien de certains mouvements Amazigh dans la région du Maghreb, en particulier au Maroc, puisque la majorité des habitants du nord du Mali, sont des Amazighs.
Et la relation de la visite au Maroc de Bilal Ag Sharif, le roi a probablement obtenu l’engagement préalable du mouvement qu’il ne revendiquerait plus la sécession. Quoiqu’il en soit, cette rencontre revêt une importance géopolitique dans la région du Sahel africain, et sera perçu par l’Algérie avec inquiétude, du moment que l’Algérie a non seulement une frontière commune avec la région objet de conflit, mais que l’Azawad revendique un morceau du territoire Algérien.