Editorial : Les Marocains bloqués à l’étranger ont besoin de solidarité

Solidarité

 À moins d’un miracle inattendu,  tout indique que l’État marocain ne permet toujours pas aux citoyens Marocains bloqués à l’étranger de retourner dans leur pays d’origine et qu’ils devront attendre au moins  un mois supplémentaire, ce qui signifie que les Marocains doivent  faire preuve de solidarité  concrète avec ces concitoyens .

 Le chef de gouvernement, Saadeddin Othmani s’est exprimé à ce sujet  au Parlement, ainsi que la ministre en charge de l’immigration, Nouzha ElWafi, au cours de la semaine écoulée,   sans fournir d’informations  utiles en dehors des déclarations  incohérentes  qui ne font qu’exacerber  la confusion ambiante, dans la mesure où le premier a cité le chiffre de 7000 citoyens et la deuxième a parlé de 18000 citoyen . Cette cacophonie n’est certainement pas innocente mais semble avoir pour objectif de  gonfler le nombre pour ensuite avoir un bon prétexte à ces  responsables pour qu’ils continuent à ne pas assumer leur responsabilité.

 

Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, comparaîtra au Parlement mardi prochain, et les données disponibles  indiquent  que les autorités n’ont pas  fixé de date précise, si bien qu’il pourrait donner une date approximative avec quelques   doses de discours d’espoir . Selon les sources consultées  par Alifpost, cette date pourrait se situer  quelques jours avant l’Aïd Al Fitr.

 

L’État marocain a pris la décision de fermer les frontières comme mesure préventive pour faire face au  virus Corona et pour signifier aux  Marocains résidant à l’étranger de ne pas se rendre au Maroc et rester dans leurs  pays de résidence après qu’il est devenu clair que les premiers cas de virus enregistrés au Maroc provenaient d’immigrants. Les migrants ont compris la décision marocaine. Mais une semaine ou deux après la fermeture des frontières, l’État aurait  dû autoriser les Marocains  non-résidents qui se sont rendus à l’étranger à des fins touristiques ou autres et se sont retrouvés coincés, à retourner  dans leur patrie et auprès de  leurs familles.

Un mois s’est écoulé depuis la fermeture des frontières, et tous les pays du monde ont rapatrié leurs migrants dans le monde, et l’État marocain a fait exception, mais c’est une exception choquante car il donne l’impression que le Maroc est un pays qui n’a pas les infrastructures pour accueillir 20 000 ou 30 000 de ses citoyens alors que des hôpitaux sont ouverts  par le même état du  Maroc sur le continent africain.

 Il s’agit  aussi d’une exception choquante car elle constitue une violation de la Constitution marocaine et de la charte des Nations Unies et des normes juridiques  internationales.

Il semble aussi que le Maroc ne dispose pas encore des outils pour effectuer les analyses médicales rapides pour pouvoir isoler les individus atteints du virus de ceux qui ne le sont pas parmi cette population bloquée ce qui permet à ceux qui ne sont pas atteints de rentrer chez eux sachant que certains vivent actuellement dans des conditions financières et psychologiques difficiles, certains ont même publié des vidéos qui implorent le  roi,  le gouvernement et le peuple à leur venir en aide , mais leur appel est demeuré sans réponse à ce jour, et comme l’état ne veut entendre parler que de 2500 citoyens bloqués il devient impératif que la société civile marocaine , à l’intérieur et à l ‘étranger, fasse preuve de solidarité concrète avec les concitoyens dans cette épreuve et qui peut se concrétiser à travers ce qui suit :

 

En premier lieu, il est nécessaire d’allouer une partie du  budget du Fonds Corona à ceux qui sont bloqués à l’étranger parce que la majorité d’entre eux n’ont plus l’argent pour répondre aux besoins nécessaires, et l’État ne doit pas les laisser dans le dénuement et le besoin.

En second lieu, la société civile, en particulier dans les pays européens, pourra  collecter des dons pour aider ces Marocains bloqués, où les militants de chaque pays parrainent s’occuper de ceux qui sont dans ce pays.

En troisième lieu, appliquer la recette de certains pays aux  résidents marocains qui ont la possibilité d’accueillir chez certains de leurs  frères bloqués en les hébergeant chez eux ou en les aidant à louer des appartements grâce au  système touristique “airbnb”, pour éviter qu’ils deviennent  des sans-abris ou qu’ils  souffrent dans des hôtels qui ne remplissent pas les conditions.

En attendant que cette solidarité se concrétise ou qu’une surprise de la taille d’un miracle ne se produise , les  marocains bloqués devront rester au moins un mois dans les pays où ils se trouvent  et les Marocains ont le devoir de leur venir en aide.

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