La reprise des relations normales entre le Maroc et la France n’est pas d’actualité. L’échange de visites des responsables est au ralenti, et l’occasion de 69ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, n’a pas été saisie pour entamer la réconciliation, d’autant plus que le roi du Maroc, qui aurait pu rencontrer le président français François Hollande, n’a pas fait le voyage à New York.
Les relations franco-marocaines ont subi des tensions entre février et mai dernier, à cause de plusieurs dossiers, notamment la décision de la justice française de convoquer la chef des services secrets Abdellatif Hammouchi pour son implication présumée dans la torture citoyen français d’origine marocaine, et ensuite les remarques inappropriées de l’ambassadeur français à l’ONU à propos du Sahara et du Maroc. Le Maroc a convoqué à plusieurs reprises l’ambassadeur français à Rabat pour lui exprimer les vives protestations suite à ce qu’il considérait comme des comportements de la France qui nuisent aux relations bilatérales.
Dans le même temps, dans les médias quasi officiels, la France, qui était décrite comme le partenaire historique du Maroc, s’est transformée en un temps record en un pays viscéralement hostile envers le royaume, qui veut nuire à son activité économique en Afrique de l’Ouest et à sa stabilité politique.
Les derniers mois ont constitué une période d’accalmie dans les relations bilatérales, mais sans se traduire diplomatiquement en visites officielles réciproques, même si le du nouveau Premier ministre français Manuel Valls avait évoqué la possibilité d’une reprise politique au cours du mois de Septembre.
On s’attendait à un réchauffement des relations entre Paris et Rabat à l’occasion d’une rencontre entre le roi Mohammed VI et le président François Hollande en marge de la 69èmesession de l’Assemblée générale des Nations Unies, mais le roi a renoncé à la dernière minute à son voyage, tout comme il n’a pas assisté à la conférence sur le climat.
Rabat n’a pris aucune initiative diplomatique envers Paris, et vice versa. Le Maroc reproche à la France d’avoir ignoré le partenariat entre les deux pays quand sa justice a décidé de convoquer le responsable des services secrets marocains. De son côté, la France estime que le Maroc doit comprendre que la justice française n’est pas soumise au gouvernement.