La question du Sahara marocain a été évoquée dans les discours de certains dirigeants africains à l’Organisation des Nations Unies. Certains ont défendu la solution de l’autonomie comme le Gabon, d’autres ont défendu le référendum sur l’autodétermination, comme l’Afrique du Sud. La surprise est l’absence totale du sujet dans le discours du roi du Maroc, lu à sa place à l’ONU par le Chef de Gouvernement Abdelilah Benkirane.
Le dossier du Sahara est devenu un thème récurrent dans l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations Unies, en raison principalement de l’action inlassable de l’Algérie, et plus récemment, de celle de certains pays d’Afrique, en particulier l’Afrique du Sud.
Comme on s’y attendait, certain pays africains anglophones ont invoqué la question du Sahara dans les interventions de leur dirigeants. Ainsi, le président sud-africain Jacob Zuma a souligné son appui au Front Polisario, le considérant comme un mouvement de libération nationale, et en mettant l’accent sur le caractère colonial du dossier. À son tour, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a soutenu le référendum d’autodétermination, en parlant d’un problème de décolonisation qu’il faut assainir.
De son côté, l’Algérie a réitéré sa position classique. Son ministre des Affaires Etrangères Ramtane Lamamra a mené une attaque sévère contre le Maroc en demandant à l’ONU d’accélérer la décolonisation du Sahara.
D’un autre côté, la proposition d’autonomie présentée par le Maroc comme alternative à l’autodétermination a reçu l’appui clair du Gabon, par la voix de son président Ali Bongo Ondimba qui a qualifié cette solution de “réaliste et courageuse.” C’est la même attitude qui a été exprimée par le ministre sénégalais des Affaires étrangères Mancur Ndiaye, ainsi que par le Burkina Faso.
Ainsi, les pays africains francophones soutiennent la position du Maroc, alors que les pays anglophones comme l’Afrique du Sud adoptent la position qui lui est hostile.
Dans le même temps, le dossier du Sahara a été présent dans les discussions entre le roi d’Espagne Felipe VI et le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, selon un communiqué de l’ONU qui ne fournit pas plus de détails.
Dans ce contexte, la grande surprise est l’absence du thème du Sahara dans le discours royal. Ce silence s’ajoute à l’absence du roi à l’ONU alors qu’il avait confirmé sa participation. C’est la première fois que le sujet qui mobilise la diplomatie marocaine depuis des décennies, et qui est qualifié par le discours officiel de « première cause nationale », n’est pas mentionné dans le discours du Maroc devant les membres de l’Organisation des Nations Unies.