Pourquoi le Maroc s’intéresse au sort des prisonniers Français en grève de la faim au Maroc ?

Le ministre de la justice Mustapha Rmid

Le Roi Mohammed VI a ordonné hier jeudi la création d’une commission chargée d’étudier le cas de 27 prisonniers français qui ont commencé une grève de la faim cette semaine pour exiger l’activation de la procédure de leur transfèrement en France pour y passer le reste de leur peine  Cette décision est loin d’être purement humanitaire, elle est motivée par des soucis politiques.

Selon un communiqué du cabinet royal, le roi Mohammed VI a ordonné au ministre de la Justice de des libertés, Mustafa Ramid, pour la mise en place, à titre purement exceptionnel et humanitaire, d’une commission chargée d’examiner leur cas en coordination avec les autorités françaises compétentes et proposer les mesures appropriées pour assurer la recherche de solutions aux problèmes posés.

C’est la deuxième fois où le Maroc entame une action qui contredit la suspension de la coopération judiciaire avec la France. La première fois a eu lieu quand le Maroc a déposé en France une plainte contre les citoyens français d’origine marocaine qui a ont poursuivi en justice pour torture le directeur des services des services secrets  la DST Abdellatif Hammouchi.

La première raison de la décision royale est que la grève de la faim des prisonniers français met l’Etat marocain dans une position très inconfortable. En effet, il n’y a aucune justification pour suspendre l’application de la convention d’entraide judiciaire après la plainte déposée par le Maroc devant la justice française pour voler au secours de Hammouchi. A ce propos, le juge Anbar, vice-président du Club des juges Maroc a critiqué le ministre de la Justice pour avoir suspendu la convention sans raison valable ni fondement solide.

La deuxième raison est que la poursuite de la grève aurait fini par avoir un retentissement médiatique en France et atterrir au Parlement français. Dans ce cas, c’est toute l’opinion publique française qui allait se dresser contre l’Etat marocain, ce que la Maroc veut à tout prix éviter, tant qu’il a besoin du soutien de la France dans le dossier du Sahara.

Le communiqué parle de la suspension, en février dernier, de la convention d’entraide judiciaire, à l’initiative du gouvernement marocain. Quand on sait comment et par qui les décisions sont prises au Maroc, on se demande si le gouvernement est soudain devenu capable de prendre, comme un grand, des décisions qui engagent les relations internationales du Maroc.

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