Le Roi Mohammed VI a annoncé, en sa qualité de commandeur des croyants, une nouvelle stratégie pour contenir l’extrémisme religieux dans le pays, en utilisant à fond les nouvelles technologies. Le contexte de cette décision est marqué par le déclin du djihadiste salafiste au Maroc, mais aussi de la montée relative d’autres mouvements religieux comme le chiisme.
Le communiqué publié par le cabinet royal après la cérémonie que le roi a présidée vendredi dernier, consacrée au « Plan de soutien à l’encadrement religieux au niveau local », indique que la décision royale est une étape d’un long processus de réforme du champ religieux entamé depuis l’accession du roi Mohammed VI au trône. La nouveauté cette fois est la qualification des ressources humaines, en particulier l’aide fournie par les Imams-Mourchidines (il s’agit de 1300 imams-superviseurs) aux Imams des mosquées en leur prodiguant des conseils quant à l’accomplissement de leurs missions et pour l’élargissement et l’amélioration du programme de lutte contre l’analphabétisme.
Le communiqué souligne que le plan ” vise à prémunir les mosquées de toute exploitation et améliorer le niveau de qualification au service des valeurs religieuses, notamment celles relatives à la citoyenneté et ce, en conformité avec les principes du rite malékite que les Marocains ont adopté.”
Le deuxième point important est l’ouverture aux nouvelles technologies, ce qui signifie l’usage des programmes tels que YouTube et Internet pour communiquer avec les citoyens à propos de sujets religieux.
Vraisemblablement, l’institution de la Commanderie des croyants souhaite donner aux imams des mosquées un rôle central dans la vie sociale locale, dans une démarche un peu proactive en raison de la propagation dans le pays des autres courants islamiques tels que le wahhabisme et le chiisme.
Si l’encadrement religieux mise sur les nouvelles technologies, il y a des chances que les imams et jurisconsultes commencent à enregistrer leurs sermons et les distribuer aux habitants de leurs quartiers.
Dans le domaine de l’usage des nouvelles technologies, l’institution religieuse officielle est demeurée jusqu’à présent en retard, en comparaison avec les autres mouvances, alors que plusieurs prédicateurs qui se situent en dehors du cadre de l’islam officiel marocain ont envahi les réseaux sociaux. Leurs prêches et leurs fatwas constituent une référence, et parfois La référence, pour une proportion importante de Marocains.