Est-ce la saison propice pour l’arrestation des Marocains en Algérie ? Cette question peut sembler provocatrice, mais ces dernières semaines, les cas d’arrestations de marocains en Algérie ont atteint des proportions alarmantes. Le silence de la diplomatie marocaine est tout aussi inquiétant.
Au cours des dernières semaines, les médias algériens ont évoqué une série d’arrestations de marocains suite à des accusations comme l’atteinte à la sécurité nationale et à la stabilité en Algérie. Il y a plusieurs mois, les autorités algériennes ont arrêté un citoyen de la ville de Nador et l’ont accusé de semer la discorde en Algérie. Plus tard, après avoir trouvé au sud algérien de certaines puces téléphoniques d’un opérateur marocain, les autorités ont voulu impliquer à nouveau le Maroc en tant que pays.
Pendant la campagne électorale, la police algérienne a arrêté une militante marocaine des droits de l’homme, et sa citoyenneté était suffisante pour accuser le Maroc entier. Les médias ont parlé de l’arrestation d’un Marocain qui filmait un champ d’extraction de phosphates. Il y a deux jours dix travailleurs marocains ont été arrêté pour des motifs divers, dont l’immigration clandestine et l’incitation à semer la discorde dans la ville d’Annaba.
Dans la pratique, les médias algériens n’ont pas donné d’importance à ces arrestations, en particulier les médias connus pour leur ton critique à l’égard du gouvernement. L’opinion publique ne s’en est pas émue non plus, car elle est consciente que l’on souhaite la manipuler, d’autant plus que les accusations ne sont pas crédibles, comme la prise de filmer des manifestations et poster le film sur le site YouTube.
Ces incidents se poursuivent au moment où il n’y a eu aucune réaction du ministère marocain des Affaires étrangères. L’ambassade du Maroc en Algérie est tout aussi silencieuse.
Les autorités d’Alger ont renforcé le rythme des arrestations de citoyens marocains depuis l’incident du jeune marocain qui a arraché le drapeau algérien du toit du consulat d’Algérie à Casablanca le 1erNovembre dernier. Malgré la condamnation de cet acte, il semble que ce sont les citoyens marocains ordinaires qui paient le prix du conflit entre les deux régimes.