Le ministère britannique des affaires étrangères, a reçu des représentants du Front Polisario pour discuter de la prochaine résolution de l’ONU sur le Sahara et en particulier l’aspect droits de l’Homme. La Grande-Bretagne est devenue l’un des pays qui adoptent une attitude ferme envers le Maroc à ce sujet, comme elle l’a montré à plusieurs reprises au sein de l’ONU et de l’Union Européenne.
La réunion a eu lieu jeudi dernier au siège du ministère des Affaires étrangères à Londres entre la délégation du Polisario dirigée par le responsable du référendum avec David Kerry, directeur de la section Moyen-Orient et Afrique du Nord. Le responsable britannique a souligné lors de la réunion l’importance des droits de l’homme et la nécessité de prévoir l’autodétermination dans la solution du conflit du Sahara.
Cette réunion intervient dans le cadre l’ouverture de la diplomatie britannique sur le Front Polisario et son choix d’adopter des positions assez radicales avec le Maroc dans le dossier du Sahara. Avant chaque résolution de l’ONU à ce sujet, l’ambassade britannique charge un responsable d’effectuer une mission d’évaluation sur place, ce qui fut fait au cours de ce mois, mais la nouveauté est que des représentants du Polisario soient reçus au sein du Foreign Office.
WikiLeaks depuis quatre ans a publié un document de l’ambassadeur américain à Paris, qui révèle la préoccupation de la France en 2010 suite au durcissement de Londres dans le conflit du Sahara, en raison du non-respect des droits de l’Homme, et son penchant pour l’élargissement du mandat de la MINURSO pour contrôler le respect de ces droits.
Dans le même temps, lors du renouvellement de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, la Grande Bretagne avait insisté pour l’introduction de clauses de résiliation en cas de violation par le Maroc des droits de l’Homme au Sahara. Elle avait exigé aussi que le Maroc prouve qu’une partie de la compensation financière de l’accord soit affectée au à la région du Sahara.
Une délégation du Parlement britannique, présidée par le député Jeremy Corbyn, a effectué une visite au Sahara en février dernier, et préparé un rapport au Parlement sur les droits de l’Homme, dont les conclusions ne sont pas en faveur du Maroc.
Parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Grande-Bretagne est considérée comme l’état le plus ferme avec le Maroc au Sahara, puisqu’elle met l’accent sur le référendum d’autodétermination et sur la question des droits humains
Par le passé, la Grande-Bretagne ne prêtait pas beaucoup d’attention au dossier du Sahara, mais au cours des dernières années, il a commencé à s’y intéresser clairement puisque le Polisario a décidé de miser sur ce pays, alors que la Maroc n’a pas déployé les efforts nécessaires pour renforcer ses relations avec lui comme il le fait avec l’Espagne et la France.
Le roi Mohammed VI avait nommé la princesse Joumana ambassadrice du Maroc à Londres pour tenter de défendre la position Marocaine au Sahara, mais l’action de l’ambassadrice n’est pas soutenue par la diplomatie parallèle ni par la présence médiatique, à l’exception de quelques séminaires ou conférences dédiés à la communauté marocaine et non pas à l’opinion publique britannique.