Le Gouverneur de la Banque du Maroc Abdellatif Jouahri, vient d’annoncer que la croissance de l’économie marocaine ne doit pas dépasser à la fin de 2014 le taux de 2,5%, ce qui contredit les précédentes annonces du gouvernement au début de l’année, et qui avait promis une croissance de plus de 4%. Le Fond Monétaire International avait aussi prédit le même taux que le gouvernement. Cet écart très important entre les prévisions et les réalisations est inquiétant, il reflète un dysfonctionnement majeur qui pourrait résulter d’une volonté d’exagération, voire de la manipulation mal intentionnée des chiffres.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi 23 septembre à Rabat, consacrée aux perspectives de croissance économique, Jouahri a révélé « qu’il est prévu d’atteindre un taux de croissance en 2014, de l’ordre de 2,5 pour cent, en tenant compte des évolutions récentes des indicateurs disponibles au cours de l’année avec une croissance du PIB non agricole d’environ 3 pour cent et une chute de la valeur ajoutée du secteur agricole d’environ 2,5 pour cent ».
On retient de son exposé que la PIB du Maroc ne va pas dépasser 2,5% de croissance au cours de l’année en cours, ce qui signifie un point et demi de moins que le taux de 4% promis par gouvernement d’Abdelilah Benkirane au début de l’année, chiffre confirmé par le Fonds Monétaire International dans un communiqué du vendredi 7 Mars dernier.
Les contradictions entre les chiffres de la Banque du Maroc d’une part, et ceux du Gouvernement et du FMI d’autre part, montrent à quel point ces deux derniers préfèrent diffuser un optimisme excessif au lieu de coller à la réalité. Dans les autres pays du monde, la marge d’erreur sur le PIB n’atteint 0,3% que dans les cas extrêmes, mais au Maroc il n’est pas rare de présenter des chiffres faux, d’une manière qui semble délibérée.
Le gouvernement veut à tout prix afficher une bonne croissance économique, tandis que le FMI, en acceptant des prévisions non réalistes, veut montrer que ses prêts au Maroc contribuent à la croissance économique.
Les experts estiment que, compte tenu de la crise économique persistante qui domine l’Union européenne, qui affronte le spectre de la décroissance, selon les données de cette semaine, il reste difficile pour le Maroc de réaliser une croissance supérieure de l’ordre de 3% parce que son économie est liée à l’économie européenne.