Plus de 16.000 demandes de régularisation ont été déposées au Maroc dans le cadre de l’opération menée en 2014 par le royaume au titre de sa “nouvelle politique migratoire”, a-t-on indiqué vendredi de source officielle.
Pour répondre à l’afflux de migrants aux portes de l’Europe en même temps qu’aux critiques d’ONG sur ce dossier, Rabat avait annoncé fin 2013 le lancement d’un opération à destination des 30.000 migrants, pour la plupart d’origine subsaharienne, qui se trouveraient sur son sol.
A mi-parcours, “16.123 dossiers ont été déposés et 14.510 étudiés”, a déclaré à la presse le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Charki Draiss.
“Nous avons répondu positivement à 3.000 de ces dossiers, ce qui représente 20%”, a-t-il ajouté, en marge de la cérémonie d’installation à Rabat d’une “commission de recours” chargée de se pencher sur les demandes en souffrance.
Présidée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH, officiel), cette commission est composée de responsables politiques ainsi que de représentants de la société civile.
“Elle siègera périodiquement et préconisera des régularisations par groupes”, a affirmé à l’AFP le président du CNDH, Driss el Yazami, ajoutant qu’elle allait se pencher en premier lieu sur les femmes ayant déposé une demande.
“Nous allons demander la régularisation de l’ensemble de ces 5.000 femmes, qui figurent parmi les catégories prioritaires”, a ajouté un responsable du Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (Gadem), Hicham Rachidi, membre de la commission.
Regrettant la “lenteur” du processus, il a par ailleurs appelé à “assouplir les critères”, comme le nombre d’années (au moins cinq) de résidence au Maroc requis.
Une série de conventions a en outre été signée entre le ministère en charge de la Migration, des associations et d’autres départements gouvernementaux, comme l’Education Nationale, afin de mettre en oeuvre une “politique d’insertion sociale”, selon M. Yazami.
Longtemps simple pays de transit sur le chemin de l’Europe, le Maroc est de plus en plus considéré comme un pays d’accueil, plaçant le royaume devant une série de défis nouveaux.
Le 20 juin, des incidents ont ainsi éclaté entre des résidents marocains et subsahariens d’un quartier de Tanger (nord), déjà théâtre de heurts fin 2013 après le décès d’un clandestin camerounais. Selon des médias, plusieurs personnes ont été blessées dont quatre policiers.