La cour d’appel de Casablanca au Maroc a confirmé vendredi soir les peines de prison prononcées contre les militants du RIF et parmi eux le leader des manifestations enregistrées entre fin 2016 et mi 2017 Naser Zefzafi. Ella a également confirmé la condamnation du journaliste Hamid Elmehdaoui.
En juin 2018, le tribunal de première instance a rendu un verdict de 20 ans de prison contre Zefzafi, Nabil Ahmijeq, Wassim el Boustani et Samir Aghid. Trente-cinq autres militants ont été condamnés à des peines allant de deux à quinze ans de prison.
Le même tribunal a également condamné le journaliste Hamid Elmehdaoui à trois ans de prison, accusé d’une des accusations les plus rares de l’histoire de la justice marocaine, qui n’est pas d’informer les autorités que certains militants voulaient acheter des tanks russes pour la manifestation.
La confirmation des verdicts de culpabilité provoque des malaises au sein des familles des détenus politiques et de l’opinion publique. De nombreux Marocains ont condamné ces peines de prison sur les réseaux sociaux. Parmi les critiques, il y a une question que beaucoup se posent : Pourquoi le pouvoir judiciaire condamne-t-il les jeunes pour avoir revendiqué une université et un hôpital et ne poursuit-il toujours pas les corrompus qui occupent encore des postes clés dans l’administration marocaine ?
Les manifestations menées par Zefzafi dans la région du RIF ont appelé à la construction d’une université, d’un hôpital dans des conditions et des possibilités d’emploi pour les jeunes victimes du chômage.
Ces peines d’emprisonnement témoignent de l’atmosphère tendue qui règne dans le pays, du recul des droits de l’homme et de la fin de tout rêve d’une transition démocratique.