Les drones turques de marque Bayraktar et celles iraniennes de marque Chahed ont créé une nouvelle réalité dans le monde des armes et des guerres, en particulier la guerre russo-ukrainienne. Des pays et même des groupes de pays ont commencé à craindre la propagation de ces drones, y compris les pays du sud de l’Europe qui ne veulent pas de drones turques et iraniens dans des pays d’Afrique du Nord comme le Maroc et l’Algérie.
À cet égard, l’une des grandes caractéristiques de la guerre russo-ukrainienne est la façon dont elle s’est transformée en une confrontation avec des armes fabriquées par des pays classés comme tiers monde ou émergents et qui n’étaient pas présents sur le marché mondial des armes jusqu’à récemment, à savoir la Turquie et l’Iran. Cette guerre a été marquée par une confrontation entre les drones turcs utilisés par l’armée ukrainienne et les drones iraniens opérés par l’armée russe.
Bien que ces drones aient été utilisés dans des guerres précédentes telles que l’Azerbaïdjan et l’Arménie, la guerre russo-ukrainienne a été le véritable test en raison de leur succès à échapper à des systèmes de défense antiaérienne parmi les plus avancés au monde, occidentaux et russes.
Plusieurs pays , en particulier du tiers monde, ont commencé à affluer vers les drones turques et iraniens et la presse iranienne a récemment cité un responsable de ce pays selon lequel près de 90 pays ont demandé à l’Iran de lui vendre des drones, en particulier des drones- suicides, y compris la Chine, qui fabrique à son tour des drones hautement sophistiqués.
Ces drones ont créé une nouvelle réalité militaire, car les pays pauvres ne vont plus consacrer des centaines de millions de dollars pour acheter des armes avancées à l’Occident, puisque le prix de chaque chasseur varie de 50 à 100 millions de dollars en plus d’un coût d’entretien élevé, mais vont parier sur les drones turcs et iraniens. Parmi les pays qui misent beaucoup sur les drones figurent le Maroc et l’Algérie, où les deux pays ont commencé à augmenter le volume d’achat de ces drones, les drones iraniens et turcs pour l’Algérie et les drones turcs pour le Maroc.
L’Italie, l’Espagne et la France, pays du sud de l’Europe, s’inquiètent vivement de la nouvelle orientation des armées en Afrique du Nord. La course aux armements entre les armées Marocaine et Algérienne a produit le résultat inattendu de réduire le fossé militaire entre les deux rives de la Méditerranée occidentale, d’une manière qui ne s’est jamais produite depuis plus de deux siècles. En effet, les deux pays ont reçu des systèmes antiaériens, des missiles et des lanceurs, de la part pays tels que la Russie et la Chine. L´ancien directeur du renseignement extérieur français, Alain Juillet, a déclaré en novembre dernier que les sous-marins algériens sont capables de paralyser la Méditerranée occidentale, tandis que les rapports militaires espagnols indiquent que le Maroc a protégé son espace aérien avec des systèmes de défense chinois avancés et qu’il possède des lanceurs capables d’atteindre les profondeurs de l’Espagne.
Maintenant, selon les discussions militaires qui ont lieu à la lumière de la présence des drones turcs et iraniens dans la guerre russo-ukrainienne, les armées du sud de l’Europe expriment une réelle inquiétude quant à la réalité créée par les drones iraniens et turcs, qui ont commencé à marquer leur présence en Afrique du Nord.
Fait intéressant, les drones turcs ou iraniens remplissent presque la même fonction qu’un avion de combat, et la différence reste que les drones iraniens, par exemple, sont des centaines de fois moins chers qu’un chasseur occidental et même des dizaines de fois moins chers qu’un seul missile utilisé par les avions de chasse occidentaux. Ces drones sont capables de contourner les systèmes de défense aérienne et de mener des frappes en profondeur sur le territoire de certains pays.
L’inquiétude demeure que l’Iran ne vendra pas ces drones à l’Occident, tandis que la Turquie est réticente à les vendre aux pays d’Europe occidentale pour le moment. D’autre part, les pays européens n’ont pas développé de drones, et c’est pourquoi les pays d’Afrique du Nord progressent pour la première fois dans la qualité de certaines armes qui manquent aux armées de la rive nord de la Méditerranée.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a tweeté mardi de cette semaine que les drones iraniens menacent la stabilité du Moyen-Orient, ce qui est repris par plus d’un responsable militaire européen concernant le drone iranien ou turc en Méditerranée occidentale.