Le journal américain Washington Post a révélé que la CIA a versé au Maroc en 2003 près de 20 millions de dollars pour construire une prison en vue d’interroger les membres d’Al-Qaïda qui avaient été arrêtés au Moyen-Orient. Les autorités marocaines refusent de s’exprimer à ce sujet et ne commentent pas ces révélations.
Le célèbre journal a consacré un reportage vidéo détaillé à la prison secrète que la CIA a utilisée en Pologne après les attentats terroristes du 11 Septembre, en y transférant un certain nombre de terroristes pour les interroger. Le reportage, réalisé par Adam Goldman, décrit le mode opératoire de cette prison secrète et les membres d’Al-Qaïda qui y ont subi l’interrogatoire.
En 2003, la CIA a décidé d’abandonner cette prison Polonaise pour diverses raisons, notamment la possibilité qu’elle soit contrôlée un jour par un nouveau gouvernement non soumis à Washington, et aussi la probabilité que son caractère secret soit dévoilé. La CIA a donc décidé de transférer ses détenus vers la Roumanie et le Maroc.
Le Maroc est parmi les pays qui ont coopéré avec la CIA en vue de mettre en place une nouvelle prison dédiées aux membres d’Al-Qaïda. À cet égard, le Washington Post affirme que la CIA a donné à des responsables marocains la somme de 20 millions de dollars pour construire une prison au Maroc dont le nom secret est ” Bombay “.
Les informations divergent à propos de la suite donnée. Certaines sources affirment que la prison envisagée n’a jamais été construite, alors que d’autres confirment qu’elle a bel et bien été construite dans la région de Ain Aouda, qui a été mentionnée dans un certain nombre de rapports internationaux.
A partir de 2001 et durant les années ultérieurs, le Maroc répondait favorablement à tous les souhaits de la CIA , en particulier après Juillet 2003, lorsque l’administration américaine a laissé entendre qu’elle envisageait l’application de la proposition de James Baker dans le conflit du Sahara occidental, à savoir l’autonomie pour une période de quatre ans et le référendum pour l’autodétermination ensuite. Pour éviter cette menace de l’administration américaine, le Maroc s’est soumis totalement aux programmes sécuritaires de Washington, malgré la nature fondamentalement illégale.
Des rapports du Parlement européen et des instances des droits humains des Nations Unies, en plus des rapports des principaux organes internationaux des droits de l’homme internationaux, en plus des rapports des services de renseignement britannique, affirment que le Maroc jouait un rôle capital en tant que sous-traitant de la CIA afin d’accueillir des détenus et leur faire subir des interrogatoires parce que la loi américaine ne permettait pas la torture.
Les autorités marocaines, qui par la passé niaient ces informations, préfèrent maintenant le silence absolu dans ce dossier.