Le siège de l’Algérie au Conseil de Sécurité risque d’accroître les tensions avec le Maroc au sujet du Sahara

le roi du Maroc Mohamed VI et le président algérien Abdelmajid Tebboun

Après 20 ans d’absence au Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Algérie en est devenue membre. Elle tentera de défendre les intérêts du Front Polisario dans le conflit du Sahara, et même de peser sur d’autres pays comme la France, ce qui attisera les tensions dans les relations maroco-algériennes.

Les 193 membres de l’Assemblée générale ont élu, mardi dernier, cinq nouveaux membres au poste de membre non-permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU pour les années 2024 et 2025, et parmi les cinq figurent l’Algérie, ainsi que la Sierra Leone, du continent africain. C’est la quatrième fois que l’Algérie est élue en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité, ayant été élue pour la première fois en 1968-1969, puis en 1988-1989, et la dernière fois en 2004-2005. -2005.

Le retour de l’Algérie au Conseil de Sécurité coïncide avec la volonté de ce pays du Maghreb de repositionner sa présence internationale après une période d’inactivité durant les dernières années de l’ère du défunt président Abdelaziz Bouteflika.

L’Algérie tente de tenir un rôle actif au sein de l’Union africaine, en réduisant l’influence de l’Occident au profit du groupe des BRICS, principalement en faveur de la Chine et de la Russie. Elle souhaite également jouer un rôle au sein de la Ligue arabe et du dialogue arabo-iranien. La principale question à l’ordre du jour de l’Algérie reste le conflit du Sahara, car elle souhaite donner une forte impulsion à ce dossier et trouvera au Conseil de sécurité l’occasion rêvée de soutenir le Front Polisario.

Pour cette raison, le Polisario a accueilli avec enthousiasme l’entrée de l’Algérie au Conseil de Sécurité. Le responsable des relations extérieures du Front Polisario, Mohamed Sidati, a affirmé que l’Algérie sera la voix qui défendra les revendications du Polisario dans le conflit du Sahara au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU.

L’Algérie tentera d’exercer son influence sur certains  pays membres du Conseil, notamment la France, qui a été historiquement la plus grande défenseure des intérêts du Maroc au Conseil de sécurité dans le dossier du Sahara, avant que n’éclate la crise épineuse actuelle entre Paris et Rabat. L’Algérie fait pression sur Paris pour qu’elle ne soutienne pas le Maroc sur la question du Sahara.

L’entrée de l’Algérie au Conseil de sécurité et la présentation de nombreuses initiatives sur le Sahara au Conseil de sécurité augmenteraient la tension dans la région du Maghreb, principalement dans les relations maroco-algériennes. Il n’y a plus de relations diplomatiques entre les deux pays depuis deux ans et la situation a failli tourner à la confrontation militaire.

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