Le roi du Maroc, Mohammed VI, a estimé jeudi que l’autonomie était le “maximum que le Maroc puisse offrir” au Sahara dont le Front Polisario revendique l’indépendance depuis 1975.
“Le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps”. Le roi du Maroc, Mohammed VI, a assuré jeudi 6 novembre que l’ancienne colonie espagnole ne pourrait pas obtenir davantage qu’une autonomie vis-à-vis de Rabat. Le Front Polisario revendique l’indépendance de la région depuis 1975.
À l’occasion du 39e anniversaire de la Marche verte sur le Sahara, Mohammed VI a réaffirmé que “le choix du royaume d’ouvrir la porte à la négociation ne portait et ne portera en aucune manière sur [la souveraineté du Sahara ]”, précisant que “l’initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir”.
Rabat contrôle la majeure partie du Sahara occidental depuis le départ du colonisateur espagnol dans les années 1970 et propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire de moins d’un million d’habitants. Il est toutefois rejeté par le Polisario, soutenu par Alger, qui réclame un référendum d’autodétermination.
“Faire assumer sa responsabilité à l’Algérie”
Sous médiation de l’ONU, le conflit semble actuellement dans l’impasse. Dans son allocution, Mohammed VI a par ailleurs souligné que le Maroc “n’acceptera jamais que sa souveraineté soit l’otage de conceptions idéologiques et d’orientations stéréotypées de certains fonctionnaires internationaux”.
Le roi a également réaffirmé son rejet catégorique de toute nouvelle tentative d’élargissement du mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) à la question des droits de l’homme. L’an dernier, les Etats-Unis avaient élaboré un projet de résolution en ce sens au conseil de sécurité, avant de renoncer face au courroux de Rabat.
Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, n’a plus effectué de mission dans la région depuis janvier, des médias locaux faisant état de nouvelles crispations avec le Maroc. En 2012, le royaume avait un temps retiré sa confiance au diplomate américain, le soupçonnant de “partialité”.
Présente depuis 1991, la Minurso est essentiellement chargée de surveiller le cessez-le-feu instauré entre le Front Polisario et Rabat.
Le roi du Maroc a, enfin, une nouvelle fois parlé de la nécessité de considérer Alger comme “principale partie dans ce conflit”. “Faute de faire assumer sa responsabilité à l’Algérie (…), il n’y aura pas de solution”, a-t-il jugé.
Le Sahara est la principale pomme de discorde entre les deux pays, dont la frontière commune est fermée depuis deux décennies.