Le référendum d’autodétermination qui se déroule en Ecosse ce jeudi 18 Septembre 2014 aura des impacts sur le dossier du Sahara marocain, dans la mesure où il ravive l’idée d’un référendum d’autodétermination au Sahara, tout en poussant la position britannique vers plus de fermeté, au point de la comparer à une sorte de nouvelle « Algérie Européenne ».
Les partisans de l’autodétermination au Sahara sont favorables à l’autodétermination en Ecosse et considèrent ce dernier comme un soutien politique et moral pour l’autodétermination au Sahara dans la mesure où il ramène ce dossier à l’actualité internationale. Des militants et des acteurs médiatiques du Polisario s’activent à attirer l’attention sur la comparaison entre les deux situations. Pour eux, le point fort est que l’Ecosse organise un référendum d’autodétermination, même si elle n’est pas considérée comme une région en cours de décolonisation, alors que le Sahara est enregistrée chez la Quatrième Commission de l’ONU chargées des zones en décolonisation.
En revanche, le Maroc adopte une attitude réservée sur ces référendums et refuse la comparaison avec la question du Sahara. Des sources marocaines confirment que le référendum en Ecosse est basé sur l’idée de l’existence historique et préalable d’un Etat qui a fusionné avec la Grande-Bretagne il y a trois siècles, alors qu’au Sahara, il n’existait pas d’Etat pour justifier un référendum actuellement.
Il n’en reste pas moins que le référendum en Ecosse amènera plus de pression sur le Maroc au moment où le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, dans son dernier rapport, souligne fortement l’autodétermination, ainsi que son envoyé personnel Christopher Ross, ce qui a provoqué de la tension entre le Maroc et l’ONU.
Toujours dans le cadre des conséquences, l’attitude de Grande-Bretagne risque de devenir encore plus ferme dans le conflit du Sahara. Déjà, Londres a adopté par le passé des positions strictes envers le Maroc dans toutes les questions relatives au Sahara : elle s’est opposée à l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc, et a ensuite imposé des conditions en matière de droits et exigé du Maroc qu’une partie de la compensation financière soit affectée à la région du Sahara. Au niveau de l’ONU, Londres revendique que la surveillance du respect des droits de l’Homme au Sahara soit confiée aux forces de la MINURSO.
Depuis l’accord entre le gouvernement britannique avec l’Ecosse sur le référendum d’autodétermination, Londres adopte des positions radicales dans le dossier du Sahara sous prétexte qu’elle a accepté le référendum dans une région sous sa souveraineté et par conséquent elle doit soutenir le même principe dans une région enregistrée par l’Organisation des Nations Unies chez la commission de décolonisation.
La Grande-Bretagne est en train de se transformer en une sorte d’«Algérie Européenne» dans ce dossier du Sahara, car elle soutient toutes les initiatives d’auto-détermination et tient à inclure des conditions sévères dans tous les accords qui lient l’Union européenne et le Maroc qui s’étendent au Sahara. Le ministère des Affaires Etrangères britannique, par le biais de son ambassade à Rabat, envoie périodiquement des délégations pour examiner la situation des droits de l’homme au Sahara et rédiger des rapports dans ce sens.
Les relations entre les deux familles royales britannique et marocaine n’ont pas pu adoucir les attitudes de Londres. Même si le Roi Mohammed VI a nommé sa cousine la princesse Joumala au poste d’ambassadrice à Londres, cette dernière n’a pas réussi à changer l’attitude britannique ferme dans le dossier du Sahara.