Certaines villes marocaines ont connu un phénomène très négatif et inquiétant samedi soir, lorsque des individus sont sortis dans la rue pour manifester en scandant des slogans à caractère religieux en vue de conjurer le mal du Coronavirus, alors que la foule en soi signifie la possibilité de propager le virus. Ce comportement résulte de la prédominance de la pensée irrationnelle dans la société, ainsi que de la faiblesse ou l’inexistence d’une campagne de sensibilisation forte de la part de l’État et des médias sur les dangers qui guettent la patrie.
Le virus Corona est devenu la plus grande menace pour les sociétés et son équation est la suivante: l’épidémie de virus équivaut au début de l’effondrement de la société, en raison de sa propagation silencieuse, mortelle et rapide, et peut ainsi toucher tous les secteurs de l’industrie, de l’économie, de la sécurité et de la société dans son ensemble.
Cela explique l’adoption par les pays européens et arabes d’un confinement sanitaire entier pour le pays, comme cela se produit en Espagne, en Italie, en France, en Algérie et en Jordanie, et dans une moindre mesure dans d’autres pays.
Le Maroc s’est engagé dans ces mesures en fermant les frontières terrestres, aériennes et maritimes à l’exception de l’autorisation de quitter le pays pour les touristes en voyage organisé ou via Ceuta et Melilla, puis en déclarant l’état d’urgence. Le Maroc a adopté ces mesures strictes, bien qu’il en soit encore au premier stade en termes de prévalence. Le nombre d’infections était dimanche dernier de l’ordre de 109 cas, mais le chiffre réel est peut-être plus élevé en raison des surprises que le virus Corona porte, en particulier dans les pays qui n’ont pas les mécanismes d’examen et de test médicaux adéquats.
Alifpost avait publié une comparaison entre l’Espagne, l’Algérie et le Maroc et montré comment, au cours des quatre premières semaines, l’Espagne n’a pas dépassé les 100 cas et est ensuite soudainement devenue un point focal du virus Corona dans le monde après l’Italie. Pendant ce temps, l’Algérie, dont le nombre de cas reste théoriquement limité à 139, est passée dimanche à la troisième étape, qui est l’étape dangereuse dans le pays.
En conséquence, les Marocains devraient être très vigilants vis-à-vis du danger d’un virus qui ne connaît pas d’exception, ne connaît ni frontières, ni idéologies, ni religion, et ne distingue pas entre pauvres et riches.
Parallèlement à la prise par le Maroc de mesures strictes telles que l’appel à l’armée pour contribuer au respect du confinement et à la sécurité, il était impératif que l’État marocain renforce son effort de communication par un discours adressé par le roi Mohammed VI au peuple et une plus grande implication du Chef de Gouvernement et du Ministre de la Santé en apparaissant plus souvent dans les médias. Dans les pays voisins, notamment en Europe, comme c’est le cas en France et en Espagne, chaque décision et toute mesure sévère s’accompagne d’un discours au plus haut niveau des autorités.
Dans le même temps, les médias publics et privés, qui ont de grands moyens , devraient porter la sensibilisation au plus haut niveau pour sensibiliser les gens qu’un avenir effrayant attend le pays si le virus échappe à tout contrôle. Les médias des pays voisins ont déployé leur efforts pour faire la lumière sur les développements de ce virus. L’opinion publique marocaine doit connaître deux choses fondamentales:
Premièrement, les pays dotés de systèmes de santé les plus solides dans le monde, comme l’Espagne et l’Italie, ne sont pas en mesure de faire face à un tel virus, car 10% des patients contaminés ont besoin d’un lit dans un service de réanimation accompagné des plus hauts niveaux de soins médicaux.
Si l’Italie, l’Espagne et le reste des pays peinent dans cette épreuve, que dire du système de santé Marocain fragile et qui ne dispose pas des équipements d’examen suffisants, et comment se fait-il que l’Espagne ait décidé ces jours-ci d’engager 53 000 médecins, infirmières et professionnels de la santé pour faire face à ce virus.
Deuxièmement, éviter l’infection par un virus ne se trouve pas entre les mains de l’État marocain, mais entre les mains du citoyen, et le seul moyen est de respecter et d’appliquer strictement les mesures d’interdiction comme s’il s’agissait de préceptes religieux et d’éviter les rassemblements , que ce soit pour l’invocation d’Allah comme cela s’est produit samedi soir ou pour s’agglutiner à côté du bureau du Moqadem de quartier pour réclamer un papier administratif.
Le respect strict des mesures préconisées dont le confinement chez soi constitue est le seul moyen de survivre dans un pays au système de santé fragile et peu efficient.
Si le citoyen ne respecte pas ces procédures, en invoquant des prétextes divers, y compris ceux qui ont recours à la croyance religieuse, comme les marches collectives d’invocation de Dieu , alors il s’expose à l’infection par le virus et le transmet à d’autres, auquel cas il se transforme lui-même en criminel qui commet intentionnellement un meurtre.