Le Maroc ne propose pas ses citoyens à des postes internationaux et avorte l’émergence d’autres dans la diplomatie mondiale comme Jamal Benomar

Jamal Benomar

Les Marocains suivent avec intérêt la médiation du diplomate onusien marocain Jamal Benomar au Yémen, alors que le Maroc officiel n’a pas contribué à l’appui de diplomates marocains dans des positions internationales de l’Organisation des Nations Unies. Bien contraire, il a souvent essayé d’empêcher l’émergence de noms connus marocains au niveau de l’Organisation des Nations Unies, au point d’intervenir pour bloquer l’ascension de certains diplomates marocains.

Les pays du monde entier déploient des efforts afin que leurs citoyens occupent des positions importantes dans les organismes internationaux, en particulier l’Organisation des Nations Unies. Ces décisions font l’objet d’alliances avec d’autres pays et avec les responsables des organisations afin de présenter tel ou tel candidat. La nomination du citoyen d’un pays donné est une source de fierté pour ce pays, car cela signifie sa participation à la conduite des affaires de la communauté internationale et améliore son image et son rayonnement.

En comparant aux pays voisins, on voit que l’Espagne, l’Algérie, la Mauritanie et le Portugal font tout pour placer leurs diplomates dans les organes internationaux. L’Algérien Lakhdar Brahimi a occupé plusieurs positions comme envoyé de l’ONU dans divers conflits.  L’espagnol Bernardino Leon est actuellement émissaire de l’ONU en Libye. Le portugais et Antonio Gutiérrez est le Haut-Commissaire de l’agence de l’ONU pour les réfugiés.

En suivant l’actualité des dernières années, les marocains voient des émissaires internationaux de l’ONU et d’autres organisations, ou dans des conférences dédiées à des questions qui préoccupent l’opinion publique internationale et l’humanité entière. Les marocains constatent l’absence de noms de responsables marocains, malgré le fait que le Maroc occupe une position géographique stratégique et a signé des accords avec divers pays et organisations.

Cette absence est le résultat d’une politique délibérée de l’Etat marocain au cours des dernières décennies, qui sape l’ascension de tout marocain qui commence à émerger dans les instances internationales, qu’il soit réputé pro ou anti makhzen.

 Il y a quelques exceptions, notamment le cas de Jamal Benomar, un exemple de réussite dans une mission diplomatique mondiale. Il a souffert de la détention politique dès l’âge de 18 ans, et après sa sortie de prison il a quitté le Maroc dans les années quatre-vingt pour fuir la répression. Il a assumé des postes importants comme celui de l’Envoyé spécial des Nations Unies, notamment en Irak et plus tard au Yémen.

 L’Etat marocain a œuvré pendant des années pour avorter la carrière de Jamal Benomar, pour se venger de lui à cause de ses idées et attitudes concernant les droits de l’homme, mais n’a pas réussi à convaincre les Nations Unies pour le marginaliser ou l’expulser.

 La meilleure illustration de cette attitude négative est que le roi Mohammed VI n’a jamais songé à recevoir Jamal Benomar, et encore moins à le décorer en reconnaissance de sa contribution à la paix mondiale.  De son côté, Jamal Benomar n’est pas particulièrement amoureux du « makhzen marocain » qui l’a arrêté et réprimé.

 Quel marocain a été proposé par le roi ou le gouvernement marocain pour occuper une position internationale prestigieuse ?

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