La marginalisation surprenante du Maroc au sommet de Berlin sur la Libye malgré son accueil de la conférence de Skhirat

Khalifa Haftar et Siraj Faez

L’ONU, l’Union européenne et la Russie ont marginalisé tout rôle de l’Union du Maghreb Arabe dans la recherche d’une solution au conflit en Libye, principalement le Maroc, après avoir invité l’Algérie à la conférence e Berlin prévue dimanche 19 janvier 2020 et la probable présence de la Tunisie, alors que  le Maroc  a été est l’un des premiers pays à contribuer à la recherche d’une solution lors de la rencontre de Skhirat en 2015.

La Libye est dans une situation politique très difficile depuis le déclenchement du  Printemps arabe en 2011, qui a mis fin à la dictature du colonel Mouammar Kadhafi, et n’a pas connu de stabilité politique comme la Tunisie, en raison d’affrontements internes entre le gouvernement internationalement reconnu de Fayez Sarraj et les milices du général Haftar.

Ces affrontements sont alimentés par de multiples interventions étrangères qui ont atteint leur apogée ces derniers mois par l’ingérence des Émirats arabes unis, la Russie, la Turquie et l’Égypte.

Mais le grand tournant est venu avec l’annonce par la Turquie de son intervention militaire en Libye en soutien au gouvernement de Fayez Saraj, ce qui a conduit à une modification de l’équilibre et à la hâte de Moscou de parvenir à un accord avec Ankara et d’autres acteurs internationaux pour tenter de résoudre le conflit.

Berlin, qui accueille les négociations entre les protagonistes du conflit, a annoncé que les parties participantes sont les cinq membres permanents du Conseil dde Sécurité de l’ONU, l’Egypte, certains pays européens ainsi que les Nations Unies. Les Etats maghrébins ont été absolument marginalisés dans la recherche d’un conflit qui concernant la région du Maghreb.

À cet égard, la Tunisie n’a pas été invitée même si elle a une frontière commune avec la Libye et qu’elle est affectée directement  par ce qui se passe dans ce pays. Le gouvernement de Fayez Sarraj a insisté pour garantir la présence de la Tunisie au sommet de Berlin. Dans le même temps, la marginalisation de l’Algérie a pris fin et a finalement été invitée dimanche dernier, surtout après que des ministres de la Turquie, de l’Egypte et de l’Italie l’ont visitée au  début du mois.

La marginalisation du Maroc demeure une source d’inquiétude, alors qu’il œuvré pour la recherche d’une solution au conflit libyen depuis des années, en accueillant la rencontre de Skhirat, qui avait à l’époque obtenu l’appui de la communauté internationale et en particulier des Nations Unies. La marginalisation du Maroc intervient également en dépit du fait qu’il soit membre du sommet 5plus 5, qui réunit les pays du Maghreb et ceux d’Europe du Sud, concerné par la recherche de solutions aux conflits, y compris celui qui se déroule en Libye.

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