Constitution d´un nouvel organe de la société civile pour la défense de la liberté d’expression face à l’hégémonie de l’Etat profond au Maroc

Un groupe de militants des droits de l’Homme et de journalistes ont créé une nouvelle association au Maroc, appelée « Freedom Now – Le Comité pour la protection de la liberté de la presse et d’expression »,  pour défendre la liberté d’expression et de la presse au Maroc pour faire face aux attaques de plus en plus violentes des autorités, dont le dernier épisode est celui du journal numérique Lakome dirigé par Ali Anouzla.

 La constitution a eu lieu vendredi 25 avril au siège de l’Association marocaine des droits Humains à Rabat.  Le président qui a été élu est l’historien Maati Mounjib, il sera épaulé par un bureau composé de militantes et d’activistes   des droits de l’Homme comme Khadija Ryadi, Mina Tafnout, Fatiha Aarour, Rabiaa Bouzidi, Ahmed Benseddik, Mohamed Salmi, Mohamled Messaoudi, en plus de journalistes comme Fatima Ifriqi, Ali Anouzla, Rida Benotmane, Tarik Rachid, Toufik Bouachrine, Souleiman Raissouni et le checheur Ahmed Elbouz.

 La liste des membres d’honneur comporte des noms célèbres tels que le leader de la gauche Mohamed Bensaid Ait Idder, le journaliste Khalid Jamai et l’écrivain Abdellatif Laabi.

 La nouvelle association ne compte pas se substituer aux organes existants qui défendent les droits syndicaux des journalistes, comme le SNPM (Syndicat National de la Presse Marocaine) mais aspire  de soutenir la liberté d’expression au Maroc et jouer un rôle complémentaire, en particulier à la lumière de la faible efficacité de certains autres organes.

  Des sources parmi les fondateurs ont confirmé à Alifpost que les raisons de cette initiative sont d’abord l’arrestation du journaliste Ali Anouzla, la censure abusive de son site Lakome, ainsi que la condamnation à trois ans de prison du journaliste Mustapha Hasnaoui alors que l’ONU appelle à sa libération, en plus de la position de certains organes qui défendent les agissements des autorités et sa manière rétrograde d’interpréter les lois. La nouvelle entité voudrait transcender les petits calculs politiques et défendre la liberté d’expression selon des critères universels . Il ne compte pas se limiter à la liberté des médias mais englobe aussi la liberté de la pensée et de la création sous toutes ses formes, en refusant le principe des lignes rouges.

 La création de Freedom Now intervient à un moment où le Maroc connaît un déclin de la liberté d’expression, selon les rapports nationaux et internationaux, et où l’Etat marocain envisage de légiférer dans le domaine numérique et ne compte pas lâcher sa domination absolue sur les médias officiels et utiliser la publicité comme une arme redoutable pour réduire le développement de la presse indépendante en vue de la domestiquer.

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