Le Maroc est devenu le pays qui reçoit le plus de membres du gouvernement israélien dans le monde en cette année 2023, ce qui fait progresser la “normalisation” des relations à une vitesse qui n’était pas prévue auparavant.
À l’invitation du ministre marocain de l enseignement Supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif El Mirawi, le ministre israélien de l’innovation, de la science et de la technologie, Ofir Akunis, est arrivé à Rabat lundi dernier pour une visite officielle, la troisième d’un ministre israélien au Maroc en moins d’un mois.
Vendredi dernier, le ministre marocain de l’intérieur, Abdelwafi Laftit, a reçu son homologue israélien, Moshe Arbel. Les deux ministres ont abordé de nombreuses questions dans le cadre du renforcement des relations entre les deux parties. À la fin du mois dernier, la ministre israélienne des transports, Miri Regev, s’est rendue dans la capitale, Rabat, et a signé des accords avec le ministre marocain des transports, Mohamed Jali.
En plus des trois ministres, d’autres visites de responsables occupant des postes importants en Israël ont eu lieu en l’espace d’un mois. Il s’agit de la visite du président de la Knesset (parlement) Amir Ohna, première visite d’un président de la Knesset à un pays arabe, suivie de la visite du conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi.
Ces visites sont considérées sont sans précédent dans l’histoire de la diplomatie marocaine, car jamais auparavant le Maroc n’avait reçu cinq hauts responsables d’un pays en moins d’un mois, comme c’est le cas d’Israël. Ces visites interviennent alors que le Maroc n’a pas encore ouvert d’ambassade en Israël, mais se limite à un bureau de liaison.
En même temps, aucun pays arabe et islamique ayant normalisé ses relations avec Israël n’a reçu en si peu de temps un tel nombre de hauts responsables, comme des ministres, en provenance d’Israël. Au contraire, il existe aujourd’hui une sorte de fossé entre Israël et les pays qui ont été les premiers à normaliser leurs relations avec lui, comme la Jordanie et l’Égypte.
Malgré la multiplication des visites de responsables israéliens, les relations entre les deux parties ne se sont pas développées de manière tangible avec des résultats concrets. Aucun accord militaire n’a été signé en vertu duquel le Maroc acquerrait des armes israéliennes de pointe, mais seulement des accords de coopération militaire. Dans le même temps, Israël n’a pas reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara et continue de manœuvrer sur cette question politique vitale pour la diplomatie marocaine. Il laisse entendre qu’il pourrait reconnaître la souveraineté du Maroc si les Européens la reconnaissaient en premier. D’autre part, il existe de nombreux accords qui comportent des promesses telles que le tourisme, la formation, l’envoi de main-d’œuvre marocaine en Israël et l’industrialisation militaire israélienne au Maroc, mais qui n’ont pas de résultats significatifs.