En application de la loi et pour contribuer à répondre à la question « où se trouve la richesse du peuple Marocain ? » le parquet a décidé d’ouvrir une investigation judiciaire suite aux informations qui ont circulé récemment à propos de l‘appropriation par le trésorier général du royaume d’un lot de terrain du domaine foncier de l’Etat à Marrakech, selon un procédé mystérieux. Cette haute fonction de l’administration des finances est occupée par un ancien camarade de classe du roi Mohamed VI, Mr Noureddine Bensouda, qui a déjà occupé la fonction de Directeur Général des Impôts.
La presse marocaine a publié des données d’une grande sensibilité qui concerneraient la cession par l’Etat d’un lot de terrain à Marrakech vue d’y réaliser un projet immobilier. La surface du lot atteint 20280 mètres carrés et le prix de cession n’a pas dépassé 300 dirhams au mètre carré, l’opération ayant été effectuée en 2007 mais à l’époque personne ne savait que l’acquéreur est Mr Bensouda et sa famille, dont le nom avait été caché derrière celui d’une société qui a officiellement acquis le bien foncier pour y réaliser un grand investissement immobilier, mais il s’est avéré plus tard que parmi les actionnaires de cette société se trouvait Mr Bensouda en tant que tuteur légal de ses enfants mineurs avant que son épouse ne devienne administratrice gérante de cette société.
Après un long silence du trésorier général et son refus de publier un communiqué ou une déclaration publique, ce qui rappelle le silence qu’il avait observé à l’occasion d’un autre scandale, celui des échanges de primes illicites entre lui et l’ancien ministre des finances Salahedine Mezouar, actuel président de la CGEM, le parquet a fini par procéder à l’interrogatoire de Mr Bensouda, laquelle décision intervient dans une affaire très grave pour les raisons suivantes :
-En application des directives du roi visant à préserver les biens publics du pays en vertu du caractère très symbolique de la terre pour tous les citoyens marocains qui ont donné leur vie à travers l’histoire et aspirent aujourd’hui à parachever l’intégrité territoriale du pays et en finir avec les agissements mafieux comme le scandale des « Lots de terrain des serviteurs de l’Etat » dont certains individus ont pris possession à la manière des colons français et espagnols en 1912, année du début de la colonisation du Maroc.
-Cette décision est de nature à rétablir un peu la confiance dans les institutions du pays après la récente recrudescence d’enregistrements vidéo où les citoyens marocains expriment leur colère et dénoncent le silence de l’Etat, Monarchie et gouvernement, qu’ils prennent pour responsables de la prolifération des actes de grande corruption.
-La décision est de nature à réduire la tension suite à la multiplication des informations qui circulent à propos des détournement de fonds et suite du silence de l’Etat à la suite des mouvements de protestation sociales et politiques, dont certaines ont été provoquées par des fautes de l’Administration territoriale comme celle qui a consisté à faire évacuer la force publique les habitants de certains bidonvilles de Casablanca en vue de démolir le bidonville.
-L’ouverture d’une enquête judiciaire sur le devenir de ce lot de terrain sera le meilleur hommage aux soldats marocains qui sont morts au combat en défendant leur pays , puisque cela signifie que leur sacrifice a en fin de compte servie le peuple marocain et n’a pas été récupérée par des responsables criminels, ce sera aussi un hommage aux familles des soldats qui ont passé des années de leur vie en captivité dans les prisons du Front Polisario.
-La politique de l’ouverture de ce type d’enquêtes judiciaires donnera un peu de confiance aux sahraouis séparatistes dans le système judiciaire marocain et pourra les convaincre que s’ils acceptent de rejoindre le Maroc, des responsables de l’administration peu scrupuleux ne vont pas s’accaparer les richesses de leur territoire.
Dans le même temps, l’ouverture d’une enquête judiciaire sur cette affaire après un long silence du trésorier général du royaume, signifie que le Maroc a décidé enfin d’entamer la stratégie soulevée par la question « Où se trouve la richesse du pays ? » Qui est la question cruciale qui avait été posée par l’Etat marocain et qui est demeurée sans réponse jusqu’à présent.
L’ouverture d’une enquête judiciaire va confirmer que l’appareil judiciaire marocain est impliqué dans la stratégie de la réforme, qui vise à donner du Maroc une bonne image auprès des instances internationales comme Transparency International.
Enfin, l’ouverture d’une telle enquête signifie un avertissement aux responsables dans les administrations publiques qu’ils ne doivent pas abuser de leur position pour agir comme des membres de la mafia qui ne cherchent que l’enrichissement illicite.
Note : Ceci est un article qui traite de la tragique réalité marocaine, il aurait constitué une bonne nouvelle si le Maroc était vraiment un pays démocratique dont les dirigeants agissent avec conscience pour le bien public, mais en l’absence de cette conscience et de la culture de la transparence et de la démocratie, il demeure une simple information banale.