Les forces d’élite algériennes et russes effectueront des exercices militaires dans les régions du sud de l’Algérie qui s’étendent de la frontière avec le Maroc jusqu’au Mali, marquant ainsi l’implication de la Russie dans la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord. Cela indique la progression de l’influence de Moscou en Afrique, principalement dans la région du Maghreb-Sahel .
Il y a quelques jours, le ministère russe de la défense a confirmé ces exercices militaires, qui auront lieu en novembre prochain. Il s’agit de la deuxième phase de manœuvres similaires qui ont eu lieu en novembre dernier dans la région russe d’Ossétie du Nord, et qui se sont déroulées dans des forêts et dans des montagnes. Les prochaines manœuvres se caractérisent par le fait qu’elles se dérouleront dans un environnement géographique différent, dans des zones désertiques, à savoir la vaste zone située entre les frontières du Maroc, de la Mauritanie et du Mali. Une zone où le terrorisme est encore fortement présent.
L’importance de ces manœuvres est due au contexte international actuel, notamment militaire, suite à la guerre de la Russie contre l’Ukraine. En ce sens, la lutte contre le terrorisme dans la région du nord du Maghreb et du Sahel, de la Mauritanie au Tchad, a été principalement limitée aux forces occidentales, qu’il s’agisse des forces américaines (AFRICOM) ou des forces françaises au Mali et au Niger, avec l’aide de forces européennes, notamment espagnoles et allemandes.
En pratique, ces exercices militaires russo-algériens constituent une étape en termes d’action conjointe et de coopération bilatérale entre les deux pays pour faire face aux risques terroristes. Cela signifie également une présence russe presque continue dans la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord.
Ce sera la deuxième fois en quelques mois que la Russie confirme sa présence en Afrique du Nord et au Sahel pour faire face au terrorisme. Après la coordination officielle avec le Mali et la participation de la milice Wagner à ce processus, vient maintenant la coordination algéro-russe. Il est clair que la présence de la Russie dans le sud de l’Algérie sera un témoignage avec des experts et non des forces stationnées, contrairement à sa forte présence au Mali.
La présence russe constitue une véritable rivalité pour l’Occident. Le ministère français de la Défense avait exprimé ses inquiétudes quant à la présence russe, notamment après la décision du Mali d’expulser les forces françaises. En effet, le lundi 15 août 2022 a marqué la fin de la présence militaire française au Mali après neuf ans de lutte contre le terrorisme.
Le Pentagone, quant à lui, avait exprimé des préoccupations similaires à de multiples occasions, notamment lors d’une session du Congrès américain en mars dernier.
La stratégie de la Russie visant à accroître la coordination avec ses partenaires traditionnels en Afrique, tels que l’Algérie, et ses nouveaux partenaires, tels que le Mali, est évidente dans les manœuvres militaires de ce mois de novembre. Cela marque le début d’un véritable tournant dans l’évolution de la carte militaire et sécuritaire du continent africain.
Le président français Emmanuel Macron a effectué une tournée dans plusieurs pays africains fin juillet et a dénoncé l’influence de la Russie en Afrique. Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a fait des commentaires similaires lors de sa tournée africaine la semaine dernière.