Après la Turquie et l’Inde, le Maroc mise sur le Brésil pour l’achat d’armes et le développement d’une industrie militaire

Le système brésilien d'artillerie à roquettes Astros II

Après la Turquie et l’Inde, le Maroc mise sur le Brésil pour développer des relations militaires en matière de Après la Turquie et l’Inde, le Maroc mise sur le Brésil pour développer des relations militaires en matière de contrats d’armement, de formation et d’industrie militaire. Le pari du Maroc sur le Brésil est motivé par l’échec du développement des relations militaro-industrielles avec l’Occident.
Au cours des trois dernières décennies, le Maroc a été confronté à deux obstacles dans le domaine militaire. D’une part, les conditions liées aux contrats d’armement occidentaux et, d’autre part, le manque d’assistance pour le développement de l’industrie militaire. En ce qui concerne le premier obstacle, le Maroc n’obtient pas les armes qu’il souhaite de l’Occident, en particulier des États-Unis. Les États-Unis hésitent à vendre des armes de pointe à l’armée marocaine sans conditions.
La position de Washington s’explique par le fait qu’elle ne veut pas fâcher l’Espagne, qui considère le Maroc comme la source de toutes les menaces en raison de conflits tels que Ceuta et Melilla. Le gouvernement de Madrid ne cesse de faire pression sur les États-Unis et d’autres pays européens à cet égard. Le Congrès américain s’est opposé à un certain nombre de contrats d’armement avec le Maroc, notamment les drones MQ-9B, et attend de voir s’il ratifiera ou non le contrat relatif aux missiles HIMARS.
En ce qui concerne le deuxième obstacle, plusieurs pays émergents ont réussi à mettre en place une industrie militaire solide, avec le Brésil et la Turquie en tête, et certains pays arabes ont commencé à fabriquer des munitions. Le Maroc n’a pas progressé dans ce processus. Le Maroc cherche depuis plus de deux décennies à établir une industrie militaire soutenue par l’Occident. Cependant, l’Occident ne soutient aucun pays arabe dans l’industrie militaire, contrairement à ce qu’il fait avec d’autres pays non arabes.
Après avoir misé sur l’Inde et la Turquie, le Maroc mise sur le développement des relations avec le Brésil dans le domaine militaire. La commission des relations extérieures et de la défense nationale du Sénat brésilien a approuvé en mai dernier un accord-cadre de coopération dans le domaine de la défense avec le Maroc. L’accord prévoit une coopération dans le domaine militaire, y compris des contrats, des formations et une participation à la recherche militaire, ce qui implique une participation à l’industrialisation bilatérale en apportant un soutien au Maroc. Dans le cadre de ces accords, le Maroc a l’intention d’acheter les systèmes de missiles “Astros” fabriqués par la société “Avibras”, un système qui permet d’utiliser différents calibres de missiles et qui a une portée de 300 km.
Le Brésil est ouvert à la coopération avec le Maroc, car ce pays d’Amérique du Sud compte 146 entreprises actives dans le domaine de la défense militaire et civile, qu’il s’agisse de systèmes militaires tels que les Astros ou de systèmes de la guerre cybernétique. Le Brésil souhaite trouver des clients et des partenaires pour stimuler son industrie, et les contrats d’armement sont généralement synonymes de consolidation de l’influence dans les relations internationales.
Le Brésil pourrait devenir une nouvelle destination importante pour le Maroc dans le domaine des contrats d’armement, de la formation et des efforts d’industrialisation. En juillet dernier, le Maroc a nommé des attachés militaires dans ses ambassades d’Ankara et de New Delhi afin de développer les relations militaires.
Dans la pratique, le Maroc s’est procuré des armes auprès de la Chine et de la Turquie. Il a signé d’importants accords d’achats avec la Chine, notamment le système de défense aérienne chinois FD 2000 B, après avoir échoué à obtenir le système américain Patriot. Il a également signé des accords avec la Turquie, en vertu desquels il a acheté des drones Bayraktar en compensation des drones américains MQ-9B que Washington a renoncé à lui vendre.

Sign In

Reset Your Password