Anouzla et Jamai annoncent un nouveau journal « Lakome2» et une ONG américaine leur décerne le Prix « Leaders pour la démocratie »

Ali Anouzla

Ali Anouzla et Aboubakr Jamai ont décidé de publier un nouveau journal numérique nommé « Lakome 2 », puisque l’Etat marocain refuse toujours de lever la censure sur la version originale du site Lakome. Dans le même temps, les deux journalistes ont reçu le Prix  « Leaders pour la démocratie ».

Anouzla a annoncé mercredi lors d’une conférence de presse au siège de l’Association Marocaine des Droits Humains à Rabat, qu’il allait lancer un nouveau site nommé Lakome 2, dans un délai de deux semaines. Anouzla s’est engagé à maintenir  la même ligne éditoriale que Lakome, toujours en partenariat avec Aboubakr Jamai.

Ali Anouzla avait été incarcéré en septembre dernier et libéré 39 jours  plus tard, après avoir publié un lien vers un article du journal espagnol El Pais, comprenant une vidéo  d’Al- Qaida au Maghreb islamique. Il avait été accusé de terrorisme et son arrestation a provoqué une vaste condamnation au niveau national et international.

Depuis sa cellule, Anouzla avait demandé la suspension de la version arabe du site Lakome, mais l’Etat marocain a interprété à sa manière cette demande de suspension provisoire pour procéder à une censure permanente des deux versions arabe et française. Du coup, Lakome est devenu le premier journal numérique qui subit la censure, dans l’histoire de la presse numérique au Maroc.

Aboubakr Jamai
Aboubakr Jamai

Et relation avec le rôle joué par Lakome et par ses deux responsables,  le Conseil d’Administration de l’ONG américaine « Project on Middle East Democracy » (POMED) a décerné le prix de « Leaders for Democracy » aux deux  journalistes  Ali Anouzla et Aboubakr Jamai, en reconnaissance de leurs efforts exceptionnels et courageux dans le domaine de la presse indépendante au Maroc. Le prix leur sera remis  lors d’une cérémonie prévue le jeudi 8 mai 2014 à Washington.

POMED est une organisation non-gouvernementale, à but non-lucratif et non partisane, basée à Washington. Elle vise la promotion de la démocratie au Moyen-Orient et honore chaque année des personnes qui ont contribué au renforcement du processus démocratique dans leur pays.

Son conseil d’administration compte des personnalités américaines du monde académique, des présidents d’instituts et d’éminents professeurs d’universités prestigieuses comme Stanford, Harvard et George Washington.

Au cours des dernières années, le Prix « Leaders for Democracy » a été décerné à l’activiste yéménite Bushra al-Maqtary, à d’éminents journalistes indépendants comme l’égyptien Ibrahim Eissa et à des jeunes militants comme le Bahreïni Matar Ebrahim Matar. Il a été également décerné à des personnalités américaines qui ont encouragé la démocratie, dont l’ancien secrétaire d’Etat adjoint Michael Posner, l’ambassadeur Robert Ford et la journaliste Lara Setrakian.

Cette distinction vient s’ajouter au Prix des Droits de l’Homme accordé à New York par l’Organisation des Nations Unies  à Mme Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’Association Marocaine des Droits Humains.

Ali Anouzla sera peut-être la première personne dans le monde qui est accusée de terrorisme par les autorités de son pays et qui  reçoit  le prix   « Leaders pour la démocratie » à l’étranger. L’exception marocaine est pleine de paradoxes.

 

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