“Coronavirus : le monde dépend d’un masque” est un livre qui fait une radiographie de cette pandémie qui a condamné l’humanité au premier confinement mondial de son histoire. Ainsi, sous différents angles, et combinant les aspects historiques, économiques, sociologiques et militaires, l’auteur El Houssine Majdoubi Bahida, essaie de révéler les changements socio-politiques et géopolitiques provoqués par ce virus, qui a eu l’effet d’une troisième guerre mondiale inattendue. Le livre part à la recherche du premier patient, appelé patient zéro, il analyse également pourquoi l’humanité sortira plus divisée de cette pandémie, en soulignant comment la méfiance entre les grandes puissances entrave la production d’un vaccin pour sauver l’humanité de l’état de paralysie. Dans la même ligne, l’auteur souligne que le Coronavirus a donné lieu à la naissance officielle d’une seconde guerre froide, entre la Chine et les États-Unis. Il signale que pendant cette pandémie, Internet a sauvé plusieurs aspects de notre vie tels que l’éducation et l’économie, d’une catastrophe annoncée, en consolidant aussi l’opinion publique internationale qui partage les mêmes préoccupations. Le message principal du livre est que le progrès scientifique est le seul moyen pour sauver l’espèce humaine, d’où la nécessité de redonner à la science la place qu’elle mérite dans nos vies. Parce que c’est grâce à la science et non à la politique que l’humanité a fait des pas de géant, de la vie insignifiante dans les grottes des temps lointains à la conquête de l’espace et aux grandes découvertes scientifiques comme l’ADN et le génome humain.
Le livre sera vendu ce week-end sur Amazon et d’autres plateformes numériques en français et en espagnol.
L’introduction du livre:
Les quelques images que l’humanité a conservées jusqu’en janvier 2020 sur la Grippe Espagnole de 1918-1920, – décrite comme l’une des pandémies les plus meurtrières – sont en noir et blanc. Bien qu’elles n’aient que cent ans, elles donnent l’impression de faire partie d’un passé très lointain, un passé impossible à reproduire à nouveau. Ce faux sentiment est peut-être dû à la foi inconditionnelle de l’homme dans les progrès scientifiques qu’il a réalisés. Car l’humanité, en faisant des sauts qualitatifs grâce à certaines des découvertes comme le déchiffrage de l’ADN et du génome, la conquête de la lune et les ambitieux projets d’exploration de la planète Mars, croit pouvoir contrôler les maladies et surtout les pandémies.
Soudainement, et de nouveau, des images apparaissent pour réveiller cette humanité, des images semblables à celles de 1918, dans lesquelles on peut voir des gens portant des masques ou des images d’hôpitaux de campagne pour accueillir les malades. Cette fois, les images ne sont pas en noir et blanc, mais en haute définition HD et 4K, c’est la pandémie de coronavirus en 2020 qui provoque la maladie de Covid-19.
L’humanité a compris que le progrès scientifique ne la protège pas encore de la rage de la nature. Face à l’impossibilité de trouver un vaccin, le dernier bouclier qui reste à l’homme c’est son masque. Il est très étrange que le monde dépende d’un masque, c’est-à-dire d’un morceau de tissu pour garantir sa continuité sur cette planète.
En fait, les pandémies menacent l’humanité, elles se produisent dans des contextes historiques différents, car elles génèrent des effets différents, mais elles sèment toujours la mort et la peur. La Grippe Espagnole a causé entre cinquante et cent millions de morts. Malgré ce chiffre tragique, elle n’a pas provoqué de changements profonds dans les relations internationales ou au sein des sociétés. Pour expliquer cette anomalie historique, la pandémie s’est produite dans les derniers mois de la Première Guerre mondiale, alors que le monde subissait les terribles conséquences de ce conflit.
Dans le cas du Coronavirus, le nombre de décès jusqu’à fin septembre 2020 à peine dépassé un million, contre 33 millions de personnes infectées. Même avec la deuxième vague qui a théoriquement commencée en octobre 2020 et dont personne ne sait quand elle se terminera, le nombre de morts n’atteindra jamais 1% de la population mondiale.
Cependant, le Coronavirus a été comme une grande tempête avec tout le poids émotionnel et terrifiant du terme. Selon l’écrivain japonais Haruki Murakami : ‘‘Quand vous parvenez à survivre à une tempête, vous n’êtes plus la même personne’’. On peut donc dire que l’humanité, qui n’a pas encore totalement surmonté la tempête provoquée par le Coronavirus, entre dans une nouvelle phase de son histoire pleine d’incertitudes. Au même titre que l’impact de la Peste Noire, le coronavirus est peut-être la pandémie qui aura la plus grande influence sur l’humanité en termes des changements. D’une part, la plupart des peuples de cette planète ont été confinés pendant plus de deux mois, un événement sans précédent dans l’histoire de l’humanité, et d’autre part, le début d’une nouvelle ère dans la géopolitique mondiale avec le déclenchement de la nouvelle Guerre Froide entre la Chine et les États-Unis qui va provoquer davantage de tensions. En plus du retour du nationalisme d’État.
Ce livre a été écrit pendant mon confinement en Grande-Bretagne, plus précisément dans la ville de Reading, où j’ai déménagé à l’été 2019 à la recherche de nouveaux horizons après presque 24 ans en Espagne. Bien que je sois journaliste et que je sois toujours à la recherche de ce qu’on appelle l’information déterminante, c’est-à-dire qui a des répercussions et un impact dans le futur, au début je n’accordais pas beaucoup d’importance aux nouvelles sur le Coronavirus qui provenaient de Chine, même si une grande partie de ce pays était en confinement à la fin du mois de janvier 2020. De plus, bien que la Chine soit la deuxième économie mondiale après les États-Unis, il nous semble parfois que ce qui se passe dans ce pays asiatique ne nous concerne pas directement. Nous sommes à l’ère du boom des voyages spatiaux, du boom des technologies de communication avec les outils liés à Internet, mais nous sommes encore aveugles à certains événements de la réalité qui nous surprennent parfois par la dimension qu’ils prennent. Je me suis réveillé de ce sentiment erroné lorsque j’ai appris que le premier décès en Grande-Bretagne avait été enregistré à l’hôpital Royal Berkshire le 5 mars 2020. Je vois cet hôpital tous les jours depuis la fenêtre de ma chambre, et depuis la terrasse de l’immeuble où je vis. C’est à ce moment que j’ai réalisé que nous étions confrontés à une pandémie à l’échelle planétaire qui allait affecter chacun d’entre nous d’une manière ou d’une autre.
Le 26 mars 2020, deux jours après l’entrée en vigueur du confinement en Grande-Bretagne, je suis allé me promener et faire quelques achats. Il y avait très peu de gens, et parfois, on ne voyait personne dans la rue. À un moment donné, j’ai été submergé par un sentiment étrange et troublant, peut-être accompagné d’une certaine panique. Je me suis arrêté et j’ai regardé les rues vides du centre-ville de Reading. La plupart des éléments qui donnent de la joie et de la couleur à notre vie ont disparu ; les restaurants et les bars sont fermés, la plupart des supermarchés aussi, ainsi que les théâtres, les cinémas et les stades de sport. J’ai dû faire la queue pendant plus d’une demi-heure pour acheter, les gens semblaient perdus dans une mer de terreur : ils s’éloignaient les uns des autres pendant qu’ils faisaient leurs achats au supermarché ou pendant qu’ils se précipitent de l’autre côté de la rue. Il semble que tout le monde soupçonnait que son voisin était porteur du virus. Je me souviens que la situation elle-même était semblable à celle d’un grand studio hollywoodien vivant les événements d’un film de science-fiction, mais non, ce qui se passait réellement, c’était que je passais dans une nouvelle réalité. La personne qui a dit que parfois la réalité l’emportait sur la fiction avait tout à fait raison. Ce n’est pas un sentiment ou un cas personnel durant cette pandémie, mais la perception qu’en ont la plupart des êtres humains : les sentiments et les opinions exprimées sur les réseaux sociaux sont d’excellents témoignages de ce phénomène et de son impact sur l’homme du XXIe siècle. Je me suis rappelé le film Contagion (2011) de Steven Soderbergh qui abordait une pandémie similaire en tous points, ne manquant que la scène de la production du vaccin pour devenir une réalité dans notre monde.
Ce jour-là, je suis arrivé à la conclusion que le monde vient d’entrer dans une nouvelle phase et que, par conséquent, l’humanité sera confrontée à un défi monumental qui modifiera relativement notre mode de vie et entraînera des changements substantiels dans l’économie, la culture, la manière d’exercer la politique, les relations sociales et, bien sûr, le début d’une nouvelle carte géopolitique. En d’autres termes, nous sommes appelés à repenser le monde. J’ai donc décidé d’écrire ce livre intitulé “Coronavirus : le monde dépend d’un masque”. Le masque est notre seul secours pour le moment étant donné l’absence de vaccin ou de médicaments antiviraux.
D’autre part, la déception de la majorité des citoyens du monde peut facilement être perçue. Au début de la pandémie, on pensait que l’humanité avait atteint un certain degré de maturité pour s’impliquer – conjointement – dans la recherche de solutions aux menaces qui mettent en danger sa continuité ou, du moins, la mettent en grande difficulté. L’idée dominante était que les dirigeants du monde entier travailleraient ensemble pour développer un vaccin universel contre COVID-19, avec la participation de scientifiques de différents pays coordonnés par les Nations Unies. Malheureusement, ce n’était qu’un mirage ; en fait, chaque puissance a essayé de fabriquer son propre vaccin, provoquant ainsi un spectacle embarrassant des ‘‘vaccins nationalistes’’ ou des ‘‘vaccins avec drapeau’’. Pendant ce temps, le monde sortira de cette pandémie plus divisée. Il est donc maintenant confronté au déclenchement officiel de la Seconde Guerre Froide, cette fois entre la Chine et les États-Unis. Faute de collaboration, l’humanité a tout simplement perdu l’occasion de partager le même destin. Tout cela devrait amener l’opinion publique mondiale à réfléchir aux moyens de construire les bases d’un avenir commun pour faire face aux prochaines pandémies qui se produiront sans aucun doute, et qui pourraient peut-être être très meurtrières.