Christopher Ross n’est pas très chanceux. L’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies dans le conflit du Sahara se trouve dans une position difficile, n’ayant pas encore pu élaborer une nouvelle stratégie pour relancer les négociations entre le Maroc, qui ne veut discuter que sur la base de la formule de l’autonomie, et le Polisario qui s’accroche à l’autodétermination. Ross n’a pas fixé une date pour le début de la prochaine tournée de sa diplomatie des pas à pas.
Dans son rapport d’avril dernier au Conseil de sécurité de l’ONU, qui a précédé la nouvelle résolution consacrée à ce conflit, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, avait précisé qu’il fallait profiter des derniers mois de 2014 pour déterminer le chemin que le dossier devrait prendre dès l’an prochain.
Il a mis en relief la stratégie des visites multiples que son envoyé Christopher Ross va effectuer chez les parties concernées, en particulier le Maroc et le Front Polisario, en vue d’élaborer de nouveaux mécanismes pour les futures négociations. Cette stratégie est inspirée de celle adoptée par le premier Envoyé personnel James Baker, qui a rempli cette mission de 1997 à 2004, et a fini par présenter sa démission. Baker avait auparavant occupé le poste de secrétaire d’État américain à l’époque du président républicain George Bush père.
Les sources d’Alifpost proches de l’ONU affirment que Christopher Ross est dans une impasse puisqu’il lui est impossible d’élaborer un plan qui s’écarte du cadre de la résolution de l’ONU approuvée fin Avril et qui parle de mécanismes pour l’auto-détermination. Or, le Maroc refuse cette approche et sa fermeté s’est exprimée d’abord lorsqu’il a réduit le niveau des interlocuteurs de Ross lors de sa dernière visite, ensuite lorsque le roi Mohammed VI avait téléphoné à Ban Ki-moon pour lui demander de ne pas toucher au statu quo au Sahara.
Depuis, le Maroc n’a pas répondu à la demande de Christopher Ross de fixer une date pour la prochaine rencontre puisqu’il persiste à évoquer l’autodétermination. Le ministère des affaires étrangères marocain ne confirme demeure silencieux. Il ne confirme ni infirme ce genre d’information, en raison de son incapacité chronique en matière de communication.
En revanche, le Polisario rejette toute autre alternative pour les négociations et se sent soutenu par la dernière résolution du Conseil de sécurité et par le rapport du Secrétaire général Ban Ki-moon, qui a souligné le principe de l’autodétermination, en particulier son paragraphe 94 qui risque de d’influer le cours des évènements dès l’an prochain. En effet, ce paragraphe non seulement évoque l’autodétermination mais affirme que si d’ici avril 2015 des avancées ne sont pas réalisées, une révision complète du processus engagé depuis 2007 serait nécessaire.