La nouvelle politique du Maroc en Afrique commence à subir des revers sur un fond religieux au Mali à cause de la volonté de Rabat d’y propager le rite malékite. En République Centrafricaine, en proie à une guerre civile, ce qui met le Maroc dans une position délicate suite à sa forte coordination avec la France, c’est l’attitude de ce pays qui est perçue comme favorable aux chrétiens et défavorable aux musulmans.
Le Maroc est retourné sur la scène africaine de façon très visible au cours de la dernière année, en essayant de contribuer à ramener avec la communauté internationale la paix dans les pays secoués par des conflits armés. Dans ce cadre, Il a participé militairement et politiquement dans l’opération « Serval » militaire conduite par la France pour expulser Al – Qaïda au Maghreb Islamique du Mali.
Plus tard, pour lutter contre l’extrémisme religieux dans ce pays, le Maroc a décidé d’y propager le rite Malékite en proposant la formation de 500 imams maliens dans les établissements religieux marocains. Plus d’une centaine d’entre eux sont déjà sur place.
Or, ce qui était considéré comme une contribution à la lutte contre l’extrémisme religieux est en train de se transformer en une ingérence dans les affaires religieuses du Mali. Selon la presse locale, les voix d’autres courants religieux, y compris wahhabites, protestent en arguant que la constitution laïque du pays (Mali) ne donne pas une préférence à un rite religieux sur les autres.
Ce courant attaché á L´Arabie saoudite considère que la formation d’imams maliens au Maroc pourrait déstabiliser l’équilibre religieux et briser la neutralité de la Constitution, puisque le rite de l’imam Malik sera favorisé, ce qui n’est pas du goût des wahhabites maliens.
Dans un autre conflit, et en raison du facteur religieux, l’image du Maroc en République centrafricaine est relativement secouée comme conséquence de sa coordination avec la France. Les musulmans de ce pays d’Afrique accusent Paris d’être en faveur des milices chrétiennes au détriment des musulmans. Les leaders musulmans ont mis en garde à plusieurs reprises la France contre cette attitude qui pourrait, selon eux, pousser les jeunes à l’extrémisme islamique.
Le journal « Le Monde » a publié des analyses traitant de la perception des musulmans de cette absence de neutralité française, en particulier un reportage titré «Centrafrique : À Bangui, l’heure de l’exode pour les musulmans ». Il comporte des déclarations de musulmans qui accusent la France de pactiser avec les chrétiens et menaçant de réagir par la violence.
Bien que les forces militaires présentes en République Centrafricaine soient autorisées par les Nations Unies, l’annonce de la participation marocaine a été faite via Paris et donne l’impression d’une totale coordination Franco-marocaine, ce qui se reflète négativement sur l’image du Maroc dans ce pays africain. Les musulmans de ce pays considèrent que les seules forces qui les protègent sont les forces tchadiennes.