Le gouvernement de Madrid confirme sa volonté de traiter le dossier des droits de l’Homme avec le Maroc

Premier ministre espagnol Pedro Sanchez

Le Parti populaire (PP), parti d’opposition espagnol, a Le Parti populaire a exigé la comparution du ministre des Affaires étrangères, Manuel Albares, au Parlement pour fournir des éclaircissements anticipés sur le prochain sommet entre Madrid et Rabat présidé par les chefs de gouvernement des deux pays.  Le Parti socialiste PSOE au pouvoir a déclaré qu’il maintient un dialogue franc avec le gouvernement marocain sur les droits de l’Homme.

 Le sommet se tiendra les 1er et 2 février sous la présidence du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et de son homologue marocain Aziz Akhannouch. Le sommet est le premier après huit ans de report en raison de crises successives sur des sujets tels que l’immigration clandestine, le conflit du Sahara et la frontière maritime, en particulier entre le Sahara et les îles Canaries.

 Les autorités du  Maroc misent  beaucoup sur ce sommet, notamment à la lumière de la crise qui existe entre le Maroc et la France, en plus de la crise avec certaines institutions de l’Union européenne, en particulier le Parlement européen, qui a condamné le Maroc jeudi dernier dans le dossier des droits de l’homme, principalement en raison de l’arrestation des journalistes Taoufik Bouachrine, Slimane Raissouni, Omar Radi. Et aussi l’emprisonnement des leaders du soulèvement du Rif, en plus de celui de  l’ancien ministre des droits de l’Homme Mohamed Ziane  et certains activistes des réseaux sociaux.

 Le sommet de Rabat va se concentrer sur des questions d’actualité telles que la lutte contre la migration irrégulière et la lutte contre le terrorisme, puis sur la coopération économique et la coordination politique. Le Parti populaire d’opposition se méfie du sommet, surtout après la décision d’en écarter des ministres du parti communiste Podemos. Selon la presse espagnole, Madrid a accepté la condition du Maroc selon laquelle les ministres de Podemos doivent être absents pour que le sommet réussisse. Le gouvernement espagnol est composé du Parti socialiste et du parti de gauche radicale Podemos.

 Le PP a déclaré qu’il avait demandé au ministre des Affaires étrangères Manuel Albares de se présenter devant la commission des affaires étrangères avant le sommet pour révéler l’ordre du jour de la réunion et si c’était dans l’intérêt de l’Espagne ou non. Il a considéré que sa comparution serait vitale avant le sommet et non pas après, auquel cas il viendrait seulement pour réciter les recommandations déjà convenues.

 Selon des sources politiques, le PP souhaite obtenir une position préalable du ministre des Affaires étrangères sur l’engagement du gouvernement à soutenir les résolutions de l’ONU sur le dossier du Sahara et pas seulement à soutenir le Plan d’autonomie, ainsi pour qu’il s’engage à ne pas faire de concessions au Maroc dans le domaine de la délimitation des frontières maritimes. La question du Sahara a suscité un débat majeur en Espagne, après que tous les partis politiques, à l’exception du Parti socialiste, ont rejeté la position du gouvernement en faveur du plan d’autonomie proposé  par le Maroc comme unique solution au conflit du Sahara. Cette situation a provoqué des tensions sans précédent avec l’Algérie, qui a retiré son ambassadeur à Madrid, suspendu l’accord d’amitié et gelé la plupart de ses importations en provenance du marché espagnol.

Le Parti populaire, qui exerce le pouvoir en alternance avec le parti socialiste , a menacé justement  de réviser la position du Parti socialiste espagnol sur le Sahara s’il revenait  au pouvoir.

 Le gouvernement de Madrid cherche à obtenir un succès lors du sommet, notamment en obligeant les parlementaires du Parti socialiste au sein du Parlement européen à s’opposer à la résolution qui a condamné le Maroc jeudi dernier à propos du non-respect  des droits de l’Homme. Les députés de ce parti et ceux du Front national extrémiste Français ont voté contre la résolution. Cette décision a provoqué du ressentiment parmi les défenseurs des droits humains en Espagne et en Europe et a mis le Parti socialiste dans une position inconfortable.

 Lors d’une conférence de presse qui a suivi sa  rencontre  avec le président français  Emmanuel Macron il y a deux jours, le Premier ministre Pedro Sanchez a été contraint de dire que son parti n’était pas d’accord sur certains éléments de la résolution du Parlement européen, sans préciser ces éléments.  Cela signifie que le parti était d’accord sur certains autres éléments contenus dans la résolution.

 Le Parti socialiste au pouvoir maintient que l’opposition à la résolution ne compromet pas l’engagement de respecter les droits de l’Homme et que l’Espagne entretient un « dialogue franc » sur cette question des droits de l’Homme avec le Maroc.

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