Du 1er juillet de cette année jusqu’à la fin décembre 2020, Berlin est à la tête de l’Union européenne. Rabat n’a pas de relations avancées avec ce géant européen ; même les relations actuelles sont très froides. La question est de savoir comment cela affectera les intérêts du Maroc en Europe.
Le début a été un coup dur, Berlin refuse d’accepter l’entrée des Marocains en Allemagne malgré le fait que l’UE ait choisi le Maroc parmi les 15 pays dont les citoyens peuvent entrer dans les pays européens après l’ouverture des frontières. Cette décision est due au manque de confiance de l’Allemagne dans les données fournies par l’État marocain et au fait qu’elle n’a pas encore réussi à contrôler le Coronavirus.
D’autre part, la présidence d’un pays du nord de l’Europe à l’UE ne bénéficie pas toujours au Maroc, mais le contraire est vrai lorsque la présidence est assurée par un pays du sud de l’Europe comme l’Espagne, le Portugal et l’Italie en plus de la France.
En réalité, le Maroc n’est pas une priorité de l’agenda allemand en raison de relations bilatérales qui ne se sont pas développées qualitativement. Par exemple. Angela Merkel dirige le gouvernement allemand depuis 2005, et en 15 ans, elle ne s’est jamais rendue au Maroc en visite officielle.
En ce qui concerne les impacts positifs et négatifs de la présidence allemande de l’UE sur le Maroc, l’analyse d’Alifpost est la suivante Tout d’abord, l’Allemagne souhaite que les pays du sud de la Méditerranée bénéficient du plan Marshall européen, des 750 milliards d’euros destinés à relancer l’économie européenne. Parce qu’elle veut éviter une ceinture au sud des pays plongés dans la pauvreté à cause du Coronavirus. Madrid et Paris soutiennent cette politique qui favorisera beaucoup le Maroc. Deuxièmement, l’Allemagne veut atteindre un consensus sur un pacte de migration au sein de l’UE afin de convenir de critères pour l’asile politique et humanitaire. C’est un sujet de préoccupation pour l’UE, qui craint que la crise générée par le Coronavirus pourrait pousser des centaines de milliers de jeunes Africains à opter pour l’immigration. Berlin critique Rabat pour son refus d’accepter les Marocains en situation illégale en Europe, notamment en Allemagne, depuis cinq ans. Troisièmement, l’Allemagne veut trouver une solution au conflit libyen, mais ne comptera pas sur le Maroc. Elle a déjà marginalisé Rabat lors du sommet de Berlin en janvier dernier, ce qui a amené le Maroc à protester fortement. L’expérience a montré que lorsqu’un pays du nord ou de l’Est de l’Europe mène l’UE, le Maroc est perdant. C’est pourquoi, après l’Allemagne, le Maroc doit attendre la présidence du Portugal, un pays ami et particulièrement sensible aux relations avec la rive sud de la Méditerranée.