Le dossier Hammouchi complique toujours les relations entre Rabat et Paris

Le président français François Hollande et le roi Mohamed VI à l’Élysée le 24 mai 2012

 Paris et Rabat n’ont pas réussi à surmonter la crise actuelle, en dépit de la visite privée du Roi Mohammed VI en France. Le différend entre les deux pays concerne le refus de la France de  signer un accord qui empêcherait la justice française à poursuivre tout haut fonctionnaire marocain, en particulier dans les dossiers sécuritaires, comme c’est le cas avec le chef des renseignements  DST Abdellatif Hammouchi.

La crise actuelle a éclaté le 20 Février dernier quand la justice Française a voulu interroger Abdellatif Hammouchi suite à des plaintes pour torture présumée, déposées par des Français d’origine marocaine. Deux d’entre elles concernent l’organe qu’il dirige alors que la troisième, celle de Zakaria Moumni concerne Hammouchi en personne. Elle a été déposée devant le Tribunal spécialisée dans les crimes contre l’humanité. La police s’est rendue à la maison de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour notifier à Hammouchi la convocation. Une policière a frappé à la porte de service de la maison, ce que la Maroc a considéré comme une atteinte à sa souveraineté.

 Le Maroc a ensuite gelé les accords judiciaires avec la France et réduit le niveau de visites politiques, puis a reçu il y a deux semaines le ministre de l’Agriculture Français Stéphane le Foll à Meknès en marge du Salon agricole. Par la suite les deux pays ont coordonné entre eux au sein des Nations Unies à propos du Sahara, ce qui ressemblait à une possible de sortie de crise.

 La présence du roi Mohammed VI en France durant deux semaines a fourni des espoirs de réconciliation, où il était fortement question d’une rencontre avec le Premier ministre Manuel Valles, qui finalement n’a pas eu lieu. Est-ce un déficit des facteurs de confiance ?

Entre temps, le différend demeure entre les deux pays mais sans tension. Des sources diplomatiques de haut niveau affirment à Alifpost que le différend continue au sujet de la signature d’un accord entre les deux pays comprenant le renvoi des plaintes contre des fonctionnaires marocains vers la justice marocaine.

 Le gouvernement français refuse la signature de cet accord pour deux raisons : la première est que le Maroc et la France ont signé la Convention contre la torture, par conséquent, l’impact de l’accord bilatéral sera nul en raison de la prééminence des conventions internationales. La deuxième raison est le refus de la justice et du parlement français de tout accord de ce genre car il s’agit de citoyens français, même d’origine étrangère, et la France est obligée de les protéger, en particulier dans les cas de la torture.

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