Le Comité européen de soutien à la liberté d’expression au Maroc exige la libération de Raissouni et les journalistes emprisonnés

Soulaiman Raissouni

Le Comité européen de soutien à Raissouni et à la liberté d’expression au Maroc demande la libération immédiate de ce journaliste, qui a été arrêté principalement pour ses critiques du régime. Elle appelle également les autorités à respecter la loi et à mettre fin à la politique de répression contre la presse libre au Maroc.
Le communiqué souligne ce qui suit :

Une fois de plus, les autorités marocaines prennent pour cible la presse indépendante en arrêtant arbitrairement, le 22 mai dernier, à Casablanca, Soulaiman Raissouni, le rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum.
Raissouni est considéré comme l’une des plumes les plus critiques au Maroc pour aborder les questions qui dérangent l’appareil politico-sécuritaire. De plus, Akhbar Alyaoum est le dernier quotidien arabophone indépendant au Maroc.
Son arrestation a eu lieu à la suite d’une accusation pour “tentative de viol” contre un jeune homosexuel. Les événements présumés se seraient déroulés en 2018. La victime présumée n’a déposé aucune plainte auprès de la police ou de la justice, mais elle a publié sous une fausse identité un post Facebook où elle évoque la prétendue agression sans indiquer le nom de son « agresseur ». Curieusement, quelques jours plus tard le journaliste est arrêté.
Raissouni est le troisième journaliste du même journal à être ciblé par des affaires de nature sexuelle.
Le directeur de publication, Taoufik Bouachrine, a lui été condamné en 2019, à 15 ans de prison, pour “trafic d’êtres humains et viol”. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a considéré sa détention comme arbitraire et a demandé sa libération immédiate ainsi que son indemnisation. Une autre journaliste du même journal, Hajar Raissouni a été arrêtée en août 2019 pour “avortement illégal”. Elle a été condamnée, avec son fiancé, à un an de prison, avant d’être graciée un mois et demi à la suite d’une grande campagne de soutien à l’échelle nationale et internationale.
Face à cette situation très préoccupante, le Comité Européen de Soutien à Raissouni et à la Liberté d’Expression au Maroc, constitué de journalistes marocains en Europe :

Dénonce fermement l’arrestation de Raissouni et les virulentes campagnes de diffamation menées contre lui, contre la partie civile, contre la communauté LGBTQ et contre les défenseurs des droits de l’homme au Maroc.
Exige que le journaliste soit libéré et que dans tous les cas l’Etat lui garantisse un procès équitable conformément au droit marocain et international, qui insiste sur le principe de la présomption d’innocence.
Exige la libération des journalistes détenus tels que Taoufik Bouachrine, Hamid Elmahdaouy et Mohamed Asrihi.
Demande que le régime marocain mette fin à la campagne d’arrestation contre les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme basée sur de fausses accusations et que ces efforts soient orientés vers la lutte contre la corruption et d’autres problèmes très préoccupants.
Comité de Coordination
Fait à Paris le 9 juin 2020

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