Avant d’opter pour le remaniement gouvernemental, le Palais royal a envisagé la convocation d’élections anticipées

Le roi Mohammed VI avec le Premier ministre Otmani

Est-ce que le Palais royal a commencé à envisager l’hypothèse d’élections anticipées pour donner un nouvel élan à la scène politique et sociale du Maroc ? C’est la proposition qui a été déposée sur le bureau du roi  Mohammed VI, mais qui a été écartée en faveur de l’idée d’un  remaniement gouvernemental et d’un changement radical au niveau des postes clés dans  l’administration, qui serait basée sur la compétence et l’efficacité plus que la loyauté et la soumission,  selon les données obtenues par  Alifpost.

Le Maroc vit une crise économique, politique et social après que tous les indicateurs  des secteurs stratégiques tels que la santé, l’éducation sont témoin,  entraînant une détérioration de la vie publique, en particulier après que l’État a commencé à avoir du mal à financer ses projets d’investissement à la suite de l’augmentation de la dette publique qui dépasse 90 % du PIB.

Parmi les propositions qui ont été examinées par l’Etat, en particulier le Palais et son entourage influent, selon les données obtenues par alifpost.org, figure l’idée d’élections anticipées pour créer une nouvelle dynamique à travers un gouvernement renforcé par des experts  et plus politique que l’actuel gouvernement , qui est qualifié  d’être l’un des plus faibles de l’histoire du Maroc moderne.

Mais l’idée d’élections anticipées a laissé la place à celle d’un simple remaniement gouvernemental, après que l’Etat a conclu que toute élection signifierait un grand boycott et un taux d’abstention record dans l’histoire du pays dans la mesure où la majorité des  Marocains ne croit plus à un rôle positif des institutions puisque la  situation ne fait que se  détériorer. Une nouvelle élection pourrait même se transformer en une occasion pour l’opinion publique d’exprimer ses protestations et son mécontentement.

Le pari du Palais est le suivant: le remaniement gouvernemental  en cours de préparation devrait  respecter deux grands principes: la réduction du nombre de portefeuilles ministériels et de postes de ministres délégués, car les partis doivent prendre en compte  l’intérêt du pays et s’entendre sur un gouvernement dont la taille serait proportionnelle à la population et aux ressources du pays, car il n’est pas concevable que le nombre de ministres dépasse celui des gouvernements homologues dans des pays d’ Europe tels que L’Allemagne et la France, où la  population est le double de celle du Maroc et  dont l’économie vaut des dizaines de fois l’économie marocaine.

Le deuxième principe est la nécessité d’un changement des profils des ministres nommés ainsi que des cadres tels que les secrétaires généraux des ministères où il s’agit de sélectionner des personnalités ayant une formation politique et des experts dans les secteurs à prendre en charge, un point difficile en raison de l’absence de critères précis dans l’évaluation des compétences ainsi que l’existence d’un ancien facteur qui n’a pas encore été abandonné par l’administration marocaine et qui exacerbe le retard du Maroc, il s’agit du rôle des fiches préparées par les organes  pour donner le feu vert à la nomination d’une personnalité ou lui opposer un veto sécuritaire.

Toutes les données indiquent un rôle clé du Palais dans la composition du prochain gouvernement, comme le Chef du gouvernement  Saadeddine Otmani n’est pas un interlocuteur qui  maîtrise le dossier et ne sait pas manœuvrer  mais il fait trop de concessions  aux partis politiques et aura du mal à les convaincre de réduire le nombre de leurs ministres, tout comme il aura du mal à les convaincre de désigner certaines personnalités, parce que la ministérialité (candidature à un poste de ministre)  obéit plus à une logique de rotation parmi les cadres des partis au détriment de la compétence, qui est reléguée au second plan.

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