Ali Anouzla demande la levée de la censure qui frappe le journal digital Lakome

Ali Anouzla, directeur de la versión arabe de Lakome

Le directeur de publication de la version arabophone du site d’information numérique Lakome, Ali Anouzla, a déposé jeudi 9 janvier auprès de l’ANRT, Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications au Maroc,  une demande  officielle de levée de la censure qui frappe le site depuis la mi-octobre 2013.

 Pendant son incarcération, qui a commencé le 17 septembre dernier, suite à la publication par Lakome d’un lien vers le site du journal Espagnol El Pais qui comprenait une vidéo de l’AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique), Ali Anouzla avait exprimé dans un communiqué son souhait que le site soit provisoirement suspendu, sans demander toutefois qu’il soit  censuré par l’autorité publique.

 Il est prévu que dans les prochains jours, l’ANRT réponde favorablement à la demande d’Anouzla, d’autant plus que la censure ne s’est pas basée sur une décision de justice et a frappé, en plus de la version arabe que dirige Anouzla, la version française , dirigée par le journaliste Aboubakr Jamai.

 Cette mesure de censure exécutée par l’ANRT n’a pas concernée  l’accès du journal digital  Lakome depuis l’étranger, si bien qu’il est resté accessible pour les internautes résidant en du Maroc. Même à l’intérieur du Maroc, certains lecteurs pouvaient continuer à y accéder en usant de logiciels qui permettent le contournement technique (comme l’extension de proxy Zen Mate qui s’installe comme complément du navigateur Google Chrome).

 L’État marocain avait arrêté Ali Anouzla le 17septembre et lui a accordé la liberté provisoire le 25 Octobre de l’année dernière. Sa dernière audition par le juge d’instruction  chargé du terrorisme a eu lieu le 23 décembre et la prochaine est prévue le 18 février 2014. Il est toujours inculpé d’apologie de terrorisme et risque une peine qui peut atteindre 20 ans de prison.

 Son arrestation et son inculpation en basant sur la loi de lutte contre le terrorisme ont suscité une large campagne de solidarité internationale, dans laquelle se sont engagées plusieurs dizaines d’organisations des droits humains et de médias dans le monde. Le prestigieux quotidien Américain Washington Post a consacré un éditorial à cette affaire alors qu’il évoque très rarement le Maroc dans ses éditoriaux.

 Par ailleurs, le comité de solidarité mis en place au Maroc poursuit ses activités et comprend de nombreux militants et intellectuels.

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