Prince Hicham: le procès de Boucherin est une atteinte à la liberté d’expression et une politique qui accentue la tension au Maroc

Prince Hicham

Le Prince  Hicham , cousin du roi  Mohamed VI, a réagi par un tweet assez sévère au jugement prononcé  samedi matin par la Cour d’Appel de Casablanca à l’encontre du journaliste Taoufik Bouachrine, condamné à  12 ans de prison ferme suite à une accusation d’agression sexuelle présumée, le prince a considéré que ce jugement n’est que le dernier élément d’une politique délibérée des pouvoirs publics qui consiste à étouffer la liberté d’expression et qui est de nature à aggraver la situation de tension très  grave que vit le pays.

Le journaliste Bouachrine avait été arrêté en février dernier puis  inculpé d’agressions sexuelles, ce qui avait soulevé l’inquiétude de nombreux défenseurs des droits de l’Homme  nationaux et internationaux , il a enfin été condamné après un procès de plus de 80 audiences, marqué par des violations majeures, ce qui avait  a conduit à la constitution d’un Comité de soutien composé de juristes, intellectuels et anciens ministres, dont l’ancien ministre de L’éducation nationale  Ismaël Alaoui et la militante des droits de l’Homme Khadija Ryadi , lauréate du Prix des droits de l’Homme de l’ONU en 2013, et qui ont tous insisté sur la nécessité de garantir les conditions  d’un procès équitable. Le comité était convaincu que la véritable raison de l’arrestation de Bouachrine est la volonté de l’Etat de punir et se venger d’un journaliste connu pour ses éditoriaux au ton critique vis-à-vis des autorités publiques.

Plusieurs réactions ont  condamné ce jugement et exprimé la solidarité avec le journaliste dont celle du  prince Hicham , cousin du roi qui é écrit dans son tweet : « Nous sommes saisis par une immense tristesse en raison de l’absence d’un procès équitable et l’absence de volonté de faire éclater  la vérité dans un dossier judiciaire qui était à l’origine censé protéger les femmes marocaines. En fin de compte le procès a produit l’effet inverse et ce jugement très sévère n’est pas du tout justifié ».

Le prince s’est référé à des motifs nationaux et arabes derrière l’arrestation du journaliste en allusion à ses écrits sur les cas de grande corruption au Maroc, et a signalé les pressions exercées sur le Maroc par la diplomatie d’Arabie Saoudite qui avait déposé au tribunal une plainte contre Bouachrine suite à ses articles où il critique les actes du  prince héritier Mohammed Ben Salmane. Le prince a mis en évidence l’absence d’un procès équitable, ce qui est attesté par les associations des droits de l’Homme crédibles nationales et internationale ce qui mène automatiquement à la conclusion de l’existence de motifs politiques nationaux et arabes derrière la poursuite d’un journaliste qui gêne par ses chroniques publiées dans son journal.

Le prince ajoute que la cible du pouvoir est la liberté d’expression et la liberté de la presse. Le cas de bouachrine est un nouvel épisode d’une série continue d’attaques contre des journalistes qui ont été soit emprisonnés soit contraints à l’exil à l’étranger  ( Aboubakr Jamai, Ali Anouzla, Hamid Mahdaouy et Ali Mrabet entre autres)

Le prince ajoute que l’état qui reconnaît officiellement l’échec de son modèle de développement ne peut jamais corriger des défaillances et réussir un essor politique ou économique sans liberté d’expression.

Il conclut qu’il existe au Maroc des organes sécuritaires qui œuvrent pour étouffer la  liberté d’expression, mais leurs résultats sont contre-productifs, en ajoutant « Si ces organes  pensent que cette politique va cultiver la terreur dans la société, ce qui se passe est le contraire, car ils ne font qu’exacerber le sentiment de désespoir et les attaques verbales contre le sommet de l’Etat pour lui faire porter la responsabilité entière et directe dans la détérioration de la situation globale du pays , ce qui complique encore la recherche de  solutions à l’avenir ».

Le Prince Hicham est connu pour son intérêt pour les questions intellectuelles et celles des droits de l’Homme, dans la mesure où il publie de temps en temps des analyses à propos de questions  marocaines comme la protestation populaire, ou arabes comme les violations des droits par le prince héritier d’Arabie Saoudite.

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